vendredi 23 décembre 2016

Trail de Montigny en mode HS



10h15 : HS ; mes jambes qui ne répondent plus après une demi-heure de course ou, plutôt, émettent des signaux forts de douleurs au niveau des périostes. La quasi-absence d’échauffement et les 10 mn composées de zig-zag et de course dans les fossés pour doubler les concurrents trop lents m’ont été fatales. Ah, je m’en veux d’être arrivé aussi en retard alors même (car ?) la course est à moins d’un quart d’heure de la maison en vélo. Ma stratégie de course HS aussi : j’étais censé attendre patiemment que çà se décante avant de prendre mon rythme et finir, en beauté, après la bosse … et j’aurais mieux fait :s

10h30 : HS ; mon objectif utopique de me raccrocher de ma performance de 2012 et de Quenotte, parti comme une bombe après m’avoir gentiment attendu au départ.

10h35 : pas HS la perspective de l’Ironman ; alors autant apprendre et apprivoiser la technique de focalisation – visualisation - dissociation … enfin bref, un truc de sportif pour arrêter de s’apitoyer sur ce qui cloche, apprivoiser la douleur. Car il y en aura sur les 228 km (12-13h de course) sur l’Ironman ! Je me concentre sur le T-shirt du CE Aircelle (un collègue de David) avant que mon regard ne se baisse plus longuement sur un short féminin. Et ça marche ! La douleur s’efface : la concentration et la motivation reviennent à défaut de la vitesse …

10h36 : que ceux qui ne croient pas que ma douleur était réelle demandent à Ludo et Quenotte de qualifier ma démarche en quittant les lieux de la course. A peine plus glorieuse qu’à l’issue du long de Vernon (Caro et Xavier m’en parlent encore !). Et que ceux qui trouvent que j’ai l’esprit mal placé … et bien euh …

10h40 : je passe en mode MP3 avec un mix entre Journey (Never Walk Away) et Zinzin Reporter : ce n’est pas un musicien mais un ultra trailer, dont les reportages sont riches d’enseignements. En ce moment, je me répète ce mantra issu de son Thor des Géants : « Je peux me refaire : ça ira mieux demain ». Alors peu importe que je me fasse doublé et la performance d’aujourd’hui …


… car ce qui, compte, c’est l’Ironman de demain ! Mode High Spirit ON !



jeudi 8 décembre 2016

A J-10 ; N-4

Que ceux qui se demandent à quoi correspond ce titre ne s'inquiètent pas ! Je ne joue pas à la bataille navale et ne fait pas de mathématiques avec mes filles ;-)

C'est juste qu'à J-10, date de la dernière grosse sollicitation physiologique d'un programme d'entraînement bien calibré, il est bon de se projeter mentalement dans la compétition. Dans 10 jours, je m'alignerai avec Quenotte sur le Trail de Montigny, dont je relie le compte-rendu.

Ma dernière participation remonte à 4 ans : à N-4 donc. Ma prose d'alors était centrée sur le thème du dossard. Étrange coïncidence avec mon dernier article, dont je viens de m'apercevoir*. La boucle est donc bouclée ! Récit :






Ça fait plaisir de remettre un dossard !

Ce titre de SMS pour répondre à Fred-BipBip sur mes impressions de course ce lundi à 18h15. Pensée hyper positive en descendant les marches de la salle des fêtes de Montigny, la veille à 9h25, avant d'aller m'échauffer pour ce trail local. Car épingler un dossard n'est jamais anodin. Oh certes, on n'est loin de ces gaillards pleurant comme des madeleines à la remise d'une "cap" de l'Equipe de France de rugby. Mais je frissonne toujours, que ce soit pour une course au saucisson ou une compétition-objectif. Si ce n'était pas le cas, je ne serai pas licencié comme la plupart d'entre vous, non ?


"Ca fait plaisir de remettre un dossard"

Je pense évidemment à celui que j'ai jeté,de dépit, à l'issue de ma dernière course de la saison 2011-2012. Mais, je pense aussi à ceux qui ne peuvent pas le mettre aujourd'hui ; dans le meilleur des cas, car le médecin leur a demandé l'inconcevable: "arrêtez-vous de courir au moins tant de mois" (Sic !). Je pense que je suis en bonne santé, accroc au sport et chanceux d'être ici. Pensée similaire à celle que j'ai au moment de présenter mon bras lors d'un don du sang alors que beaucoup n'ont pas ou plus le droit de le faire.


"Ca fait plaisir de remettre un dossard" … 

... mais avec un écureuil, c'est encore mieux ! Fred-Quenotte est venu partager les joies de la forêt domaniale, jouxtant la maison dans sa tenue d'hiver : les assidus du FIT** comprendront J. Petite frayeur, car il n'est pas aisé pour nos 2 formats de poches de se retrouver dans une mêlée plus 500 runners (notre 11 K démarre avec le 19).

Durant cette première partie de course, je me suis épinglé le dossard de meneur d'allure pour Fred. Il est visiblement parti trop fort la semaine dernière, caractère de sprinter oblige. KO physique et moral pour lui le dimanche après-midi. Je me fais donc un devoir de l'accompagner sur les premiers kilos … d'autant que ma séance du mardi (répétition d'allures de course) m'a rapidement fait comprendre que je ne ferai pas d'étincelles aujourd'hui. Autant concilier l'utile à l'agréable dans ce cas ! Ma Quenotte suit bien pour le moment. Opinant du chef lorsque je me retourne, prenant ses virages à la corde comme un cycliste, pour gagner quelques mètres. "C'est bien, on reste comme ça". Je m'efforce de garder la même allure malgré les concurrents à dépasser ou nous dépassant. Au détour des virages, je vérifie qu'il est toujours dans le coup. Au bout de 20-25mn, je rattrape un collègue de "Fred". On parle de "Fred" 3 mn, avant que je comprenne qu'il ne parlait pas de BipBip mais de Quenotte. Pourtant les questions et les réponses qu'elles amenaient étaient similaires. "Dommage qu'il ait bâché à la dernière course", "il a pris du poids", "un type super", etc. Je reste donc avec Ludo pour en savoir plus sur Fred (Quenotte donc !) et lui servir de point de mire : il aimerait finir devant Ludo cette fois.

Après 32 mn, suite à une légère relance boueuse, je prends 5 m d'avance à Ludo mais ne voit plus Fred. Aurait-il décroché ? L'histoire m'apprendra que c'est peut-être à ce moment qu'il s'arrêtera "pour cette satané pause pipi". Peu importe ! Il faut rapidement résoudre notre fameux dilemme : "Attendre le copain ou partir et faire sa course devant". Dans les 2 cas, le respect de celui-ci nous guide. Sachant que j'ai respecté mes engagements jusque là ; qu'il reste encore une petite moitié de la course ; et que le FIT ne saurait souffrir d'arriver à nouveau derrière le fameux Ludo, la décision est évidente ! Je relance juste assez pour le lâcher et en garder sous la semelle avant la difficulté du jour : un mur de 100m de dénivelé. De quoi faire rire nos amis montagnards, mais frémir les normands.

Petite déception au pied de la bosse. Elle est beaucoup trop importante pour la passer en courant, comme je le fais sur un autre de ses versants goudronnés. Je marche mais me rebelle. J'avais prévu de faire l'effort à partir d'ici et je le ferai. Je me penche, pose mes mains sur mes cuisses et démarre mon effort. Je rattrape 3 types devant, discute avec eux gaiement … avant de prétexter le photographe en haut de la bosse pour courir. J'en mange 2 par la même occasion. Reste +/- 3 km à parcourir. "Ne t'affole pas", "on n'est pas encore arrivé" … "de toute façon, je suis dans le rouge donc je n'irai pas plus vite".

Cette fois, je connais mieux les chemins qui nous sont proposés. Je me régale. Les jambes répondent bien. La ceinture porte-dossard (pour revenir au fil conducteur de ce CR) me gêne un chouïa. Je la redescends donc sur mes hanches. 5 types devant. Je n'arrive pas à les rattraper. "Ils sont aussi morts que toi !". Je m'accroche à cette pensée et à mon souhait de progresser mentalement. Les courses courtes sont faites précisément pour cela : terminer à l'arrache et gratter des places. Pour le long, c'est une tout autre histoire … Je profite des virages pour relancer et les dépasser un par un. Plus personne devant. Il faut que j'asseye mon avance. J'ai le souffle court. Je voudrai m'arrêter, mais je sais qu'il ne me reste plus que quelques hectomètres. Ça semble gagné dans la descente. "Je remonte ma langue et ajuste ma posture déplorable" : une bonne habitude prise avec Jean-Jacques à Belfort. Dernière virage ; 30 m de l'arrivée "ça revient derrière" me préviennent les bénévoles à l'arrivée. Peine perdu, un jeunot m'enrhume. C'est plus de mon âge tout ça !

68ème/246 en 56:22 ; le 1er en 42:53 et Quenotte (n°199) à une très encourageante 89ème place (sur le 1er tiers de cette petite course alors qu'il termine à la médiane la semaine dernière) ! 

* A la réflexion, il n'y a rien d'étrange à s'émouvoir à la reprise de la compétition à cette période, tant les jambe brûlent !

** Le FIT ou Free Iron Team hébergea longtemps des licenciés mordus de triathlon, mais ne pouvant pas le pratiquer dans le cadre d'un club : les écureuils. Mais ça, c'était avant ! Avant que la Fédération Française de Triathlon ne souhaite obtenir plus de compensations financières comme elle le fit avec le Duathlon de Montigny. Les deux, et l'esprit génial qui les animait, ont disparu avec mon respect pour cette structure devenue trop "parisienne".

lundi 5 décembre 2016

Remettre un dossard




Pour un triathlète, cinq mois sans dossard « c’est comme la mer sans les vagues ; c’est comme les vagues sans l’écume ; c’est comme l’écume sans le sel ; et le sel sans le poivre ». Les Inconnus ont cerné ce sentiment complexe dans leur excellent « Chagrin d'Amour»
Plaisanterie mise à part, j’avais bien coché le trail de Montigny, avec Quenotte, dans le cadre de ma préparation Ironman. Mais ça faisait un peu trop long d’attendre le 18 décembre, pour valider le progrès et les axes d’amélioration. Alors, je me suis engagé sur les 14 km d’Eslettes qui ont l’avantage d’être à un petit quart d’heure de la maison et de me donner une référence relative puisque je les ai courus en 2005, 2008 et 2009. L’inconvénient, c’est qu’on se sent bien vieux quand on met 2mn de plus !

Le contexte : 14 bornes à faire en 2 tours. 228m de D+, c’est pas mal pour un normand mais ça fait rigoler les montagnards ! Surtout, cette longue côte de plus de 2 bornes à laquelle je ne me suis pas préparé. Et cette distance, que je n’ai pas dans les jambes.

Voilà pour la logique sportive. Reste les autres enseignements, positifs, cette fois. De bonnes cannes sur le 1er tour, que je boucle en 32mn, et jusqu’au 10ème km. Une belle tenue qui m’a permis de ne pas subir les descentes et de souffrir au niveau des périostes et des abdos. Les efforts sur le poids et la natation ont payé !

Et, surtout, ce plaisir de remettre un dossard. Oui, il était lourd à porter le surlendemain dans les escaliers que « je descendais en moonwalk » J. Mais quel plaisir d’aller le chercher dans ce gymnase, dans cette atmosphère si particulière. D’y croiser Bruno, ce type avec qui tu n’as couru qu’une fois, mais qui te permets de te dépasser sur une course : c’était sur le Trail du Rouvray, il y a …. 9 ans. . Ce soulagement quand je l’arrache une fois la ligne d’arrivée franchie. Ce sourire que j’arbore en faisant un signe à mes nanas pour la photo.
  

Remettre un dossard, c’est tout simplement prendre son panard !

mercredi 16 novembre 2016

Pour ce moment ...


Pour ce moment tant redouté par les hommes de fer, que l'on pourrait le croire inéluctable. Celui pendant lequel le corps flanche et l'esprit vacille dangereusement. Lorsque le second n'est plus en mesure de contrôler le premier.

Ce moment dans lequel les hectomètres paraissent des kilomètres ; la douleur, un supplice. Ce "mur du marathon". Ce point de rupture entre deux ravitaillements, qu'ils soient physiques ou psychologiques.

Celui que je redoute sur la rive nord de l'Allier, lorsque je me saurais éloigné des encouragements et du réconfort de mes trois nanas.

Merci Morgan. Il n'est pas rare que ton courage m'inspire. Cette fois, ce sera à destinée sportive et, surtout, je l'écris. Car, c'est le moment ... 

lundi 7 novembre 2016

L'hiver vient


Oui, « l’hiver vient » ou comme le veut le slogan des Stark « Winter is coming » (de l’excellent « Game of Thrones »).

Voilà de quoi nourrir l’âme de guerrier du triathlète, dur au mal, n’attendant pas l’accalmie pour lutter et résister au dehors. Comment ne pas admirer et s’identifier à Eddard – Ned – Stark, à la bravoure et au sens de l’honneur irréprochable ? Cela étant, je plains son interprète, Sean Bean, dont le personnage meurt à la fin de la saison 1, comme Boromir à l’issue du premier chapitre du Seigneur des Anneaux. Un mec bien, apprécié, qui sauve les gentils et qui disparaît ; la production ne l’ayant pas choisi dans le rôle principal : toute ressemblance avec ma vie professionnelle depuis trois ans ne serait pas fortuite …

Bref, l’hiver vient. Et si Sean Bean a fier allure sur l’affiche ; moi, j’ai l’air ridicule à rouler à 24km/h sur le vélo chrono tout emmitouflé. Car, au-delà de l’image, la réalité est plus inconfortable. Il fait froid et il va falloir désormais d’avantage de motivation pour sortir qu’aux beaux jours.

Mais deux éléments me reconfortent et, devrais-je dire, me réchauffent le cœur. D'abord, l’inscription officielle de Ben à l'Ironman de Vichy : quel bonheur de le savoir à nos côtés (avec mon fidèle Gimli*) et de songer au team de supportrice. Ben étant, comme moi, membre "deux étoiles" du prestigieux "Girls Father Ministry", présidé par Fab. Ce club, très fermé, étant réservé aux heureux papas de filles (uniquement). Ensuite, par cette phrase de David, alors que je vient de descendre la Côte de Canteleu pour le rejoindre (température extérieure 3° ; ressentie -2°) : « C'est parce qu'on roule ensemble que je suis sorti ; sinon c'était home-trainer»«Bah oui mon con : le sport, c'est le meilleur pretexte pour se retrouver » ...

… qu’il pleuve ou qu’il vente.




* comme quoi, Quenotte, au-delà la sympathie que procure ce personnage, sache qu’il présente l’avantage d’être fidèle et d’aller au bout de la quête !

dimanche 30 octobre 2016

Libéré, délivré ...



D’abord, mes excuses les plus sincères pour cette ritournelle qui ne vous quittera pas de la journée. Mais c’est de la faute de Bertrand, mon chat noir ! N’ouvrez pas son article sur le Blog de MSA Tri si vous craignez de vous taper la tête contre les murs en raison de troubles auditivo-mémoriels. 

Cela étant, je ne vous écris pas cela pour vous aider à trouver ce qui provoquera le plus de peur chez vous, en cette période d’Halloween. Simplement, car ce refrain résume peut-être, à lui seul, ma motivation fondamentale et cachée de triathlète. De là à ce qu’il m’accompagne sur les 42 bornes de running à Vichy, voir sur la fin du vélo, il n’y a qu’un pas, ou – devrais-je dire – une foulée … Oui : ça fait vraiment peur là ! 

Bref, ma réflexion a démarré la semaine dernière à l’occasion de l’anniversaire de mon ami d’enfance. Encore un Fred, diront ceux qui savent qui se cachent derrière les pseudonymes de Quenotte et de Roadrunner. Je suis cerné. Ca fait (encore) peur ! Bref, j’y revois Joe qui, tout comme Fred et Manu, faisait preuve d’une aisance déconcertante pour emballer en soirée alors que je revenais régulièrement « broucouilles », comme on dit dans le Bouchonnois*. Mais on n’est pas là pour parler chasse ! ;-) Bref, Joe, c’est 38mn sur 10 km et 1h25 sur semi-marathon ; là où les chronos de ma jeunesse plafonnaient à 42mn et 1h33. Bref, à quoi bon s’employer lorsqu’on constate le poids du facteur génétique dans la performance ? 

Fred a bien connu le gamin un peu rondouillard que j’étais. Des prédispositions familiales au surpoids et aux varices, une peau bretonne, sans compter des problèmes bucco-dentaires qui empoisonnent la vie des sportifs ; les infections pouvant provoquer des pertes de sommeil ou des tendinites. L’institutrice de maternelle avait d’ailleurs décelé chez moi des troubles psychomoteurs car, écrivait-elle, je ne savais pas sauter à pieds joints. Il y a donc des moments où je me demande ce qui m’a amené à faire des sports d’endurance et ce que je peux en attendre, puisque Dame Nature ne m’y invitait pas. Des instants en compétition lors desquels je suis pris du syndrome du « qu’est-ce-que je fous là ». Un questionnement mental qui arrive à bien des compétiteurs et ruine en 3 minutes, 3 mois de préparation. Un trimestre d’abnégation dans l’espoir de grapiller 25 secondes sur les 1,5km de natation, 60 sur les 40 de vélo et 40 sur les 10 km de course à pieds d’un « Distance Olympique » (…). Là, déjà, j’ai perdu des lecteurs qui se demandent à quoi sert cette course au temps. Laquelle devient d’autant plus futile que ladite interrogation, disons-le, cette défaillance mentale, anéantit donc ces efforts de longue allène. Puisqu’on reste entre nous après le départ d’une grande partie de l’auditoire, je vous en livre la démonstration et le retour d’expérience rapide. Il te reste 5km à parcourir à 4’50 du kilo. Tu viens de te couper les jambes avec cette pensée négative. Tu termines en gestion. Ah ! J’adore cet euphémisme sportif - « j’ai terminé en gérant » - dont je ne suis pas avare! Bref, tu cours désormais à 5’15 du kilo, soit 25 seconde plus lentement, sur les 5 qu’il te reste à parcourir. 5 fois 25, « je vous le donne en mille Emile », 125 secondes …

S’il y a bien un truc qui me fait peur, c’est ça. Craquer à Vichy. Un peu comme si j’étais au régime depuis deux mois et que je succombais à une raclette. Lorsqu’on me demande ce que j’aime dans le triathlon, mon premier réflexe est de citer les copains qui le partagent avec moi. « Le sport n’est qu’un prétexte pour se revoir ». Et c’est sincère ! Quel plaisir j’ai à retrouver mon vieil ami, David, régulièrement par ce biais. Et que dire de Ben, parti en Haute-Savoie : le triathlon rapproche les montagnes qui nous séparent. Ici, le point culminant est à 138 m : c’était donc juste pour l’image, hein ? Cela étant, lorsqu’on court, on ne reverra les copains qu’à l’arrivée. Donc, ce levier de motivation ne fonctionne plus. Alors, il faut chercher plus loin en soi. Il faut que je travaille sur ma préparation mentale. Que je dépasse cela. Que j’écrive pour comprendre … that’s the blog main !
  

Et c’est là qu’Elsa intervient. Oui, vous savez bien : libéré, délivré !

Oui, nul n’était besoin de faire ma première analyse graphologique en 1994, pour découvrir une « confiance en soi modérée ». Virginie, si tu me lis (encore), je me souviens très précisément de ce trait, que tu avais relaté en feuilletant ton guide de graphologie, alors que nous étions censés réviser pour le bac.

Mais oui, le poids cela se surveille,  comme la peau se protège, les varices s’opèrent et les dents se soignent. La confiance se gagne. Et ne pas sauter à pieds joints à cinq ans, n’empêche pas de faire son premier marathon à 27. Et que les doués en sport de sa jeunesse, ces quaterbacks du lycée, il arrive qu’on les précède sur certaines course ! Pourvu qu’ils n’aient pas l’idée de se mettre ensuite sérieusement au triathlon. Car, là, le fait de franchir la ligne devant restera un (bon) souvenir tandis qu’on regardera ensuite dans la presse spécialisée ces bêtes de sport. Mention spéciale à Tony en ce sens.

Les témoignages, de professionnels comme d’amateurs, expliquent que le sport leur a permis de découvrir leurs limites, pour mieux les dépasser. Cela est d’autant plus vrai que cela surpasse la dimension sportive du pratiquant. Les « limites », c’est la représentation de soi, physiologique mais aussi psychologique, voire psychanalytique. Depuis que je fais des sports d’endurance, je cherche à en augmenter la longueur et ma « maîtrise » : connaissance de l’entraînement et de sa programmation, amélioration des techniques de nages, mécanique du vélo … Ben vous confirmera que je suis parti de très, très loin, concernant les deux derniers points !

Bref, devenir ironman, c’est (me) prouver non seulement que « je suis capable de », mais aussi que je maîtrise et/car j’ai conscience de mon corps. « Un roseau pensant » écrivait Pascal … pas le copain, le philosophe ! Ce sur quoi, les théologiens ne manqueraient pas de rebondir en évoquant les diverses manière d’obtenir « le salut » ; la réussite sportive serait alors le moyen de se rassurer sur ce point. Voilà pour l’ironman. Quant à sa destination vichyssoise, je mettrai un point d’honneur à l'accomplir, en pensant à mes grands-parents qui portaient une étoile sur le torse alors que la France n’était pas encore championne du monde de football …


Libéré, délivré … 



* la période de prescription étant passée et nos famille bien constituées, je ne peine pas à vous donner ce détail « qui ne nous regarde pas »

vendredi 9 septembre 2016

Entrée


Un frisson me parcourt en effleurant cette touche « Entrée ». Celui –là même que l’on ressent avant de s’aventurer dans l’inconnu. Arrivée au collège, premier rencard, saut à l’élastique, etc. Cherchez dans vos souvenirs et vous comprendrez ce que je ressens en ce moment.

Car oui, je ne « connais » pas l’Ironman. Je « sais » quelles en sont les disciplines et les distances respectives ; amenant à ces 226 km d’affilé : 3,8 en natation et 180 en vélo, avant de terminer par le prestigieux marathon en 42,2. Pour les matheux, le compte est bon. Pour le philosophe, « savoir n’est pas connaître ». Comment mon corps et mon esprit vont-ils réagir à ce défi ? Comment m’y préparer, par-delà même les ouvrages que j’ai pu lire, et les expériences des copains, dont je me régale invariablement ?

Alors oui, c’est l’inconnu et le retour à un instinct des plus grégaires : la sécurité dans le groupe. D’aucun pourrait m’accuser de prôner les valeurs d’amitiés sportives pour répondre à mes craintes. Ils auraient en partie raison ! Mon 1er article annonçait que le blog permettrait de faire part de mes réflexions. Promesse tenue ! <Mode psychanalyse OFF> … Et ce n’est qu’un début.

Pour l’heure, le groupe se constitue de deux compagnons. Les matheux diront que c’est correct ; les comiques  en rire. Tant qu’on n’est pas obligé de faire des groupes de « un », on a des chances d’en réchapper, dirait Bigard dans un de ses fameux sketches sur les films d’horreur. Le psychosociologue, se focalisera sur mon acolyte : « Quenotte ». Quenotte, ce fier compagnon, de taille inversement modérée à son appétit, toujours prêt à prendre les armes avec vous et doté d’un caractère bien trempé. Toute ressemblance avec Gimli, du Seigneur des Anneaux, serait purement fortuite*. Nous serons rapidement rejoints par Ben, dès qu’il aura lu ses lignes et identifié la localisation du meilleur prétexte de retrouvailles qui soit. Je ne doute pas que la Team grossira … Oui, faire du sport c’est pour moi un excellent moyen de retrouver mes Amis, avec un grand « A » et souvent un gros cœur, au sens propre comme au figuré. Est-ce là un moyen de me rassurer sur le fait que je suis (très) bien entouré ? <Mode psychanalyse OFF>


Alors voilà. J’ai appuyé sur la touche « Entrée » avec une pointe d’appréhension mais la certitude d’être aussi bien entouré que préparé pour cet Ironman.


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Mes fidèles lecteurs auront rapidement identifié que cette phrase est intégralement issue de mon récit du Trail du Château de Robert le Diable. Cela étant le coup de fourchette a diminué avec la perspective de l’Ironman. L’essentiel étant qu’il ne perde rien de son coup de pédale !

vendredi 26 août 2016

C’est la rentrée … alors gardons notre âme d’enfant !

C’est bientôt la rentrée et J-365 avant l’Ironman de Vichy. Je m’apprêtais donc à vous livrer une prose studieuse, vous livrant la programmation annuelle qui m’y conduira et une analyse de la dimension alimentaire des sports d’endurance. Celle-là même, qui a récemment contraint Ben à l’abandon au 53ème kilomètre d’un trail qui en comptait près de 120, sans compter le dénivelé positif.

Ah, Ben ! Plus qu’un confrère de triathlon et mon 1er mécano. Ben, de ceux – bien rares – que je suis les yeux fermés n’importe où ; et pas que pour le sport ! J’aurais donc pu profiter de cette mésaventure pour vous expliquer que le triathlon longue distance ne comporte pas trois disciplines – natation, vélo et course à pieds – mais bien quatre. Il faut en effet y ajouter la gestion du « carburant ». Croyez-moi ! Si vous manquez de glucides ou de motivation, passé 3h d’efforts, cela peut devenir très compliqué. Mais, on y reviendra plus tard.

Pour l’heure, c’était au fondamental du sport que mes réflexions ont récemment porté. Point de physiologie, d’efficacité, de technique, de préparation mentale. Juste le plaisir. Cet instinct enfantin qu’on oublie souvent, trop souvent, particulièrement dans les « pics de préparation ». Cela, on y reviendra aussi, je vous rassure. Juste le plaisir donc.

Ce plaisir de faire un foot de plage à l’occasion d’une sortie à la piscine avec les Pape et les Lidouren. Les sensations retrouvées du libéro taclant héroïquement l’attaquant, avant d’effectuer une relance impériale. Point de décompte des longueurs et des mouvements de bras.

Ce plaisir de prendre le VTC, « juste » pour aller aider un ami fidèle, Nicolas, à déménager. De profiter du trajet pour refaire du « zéro mains ». Point de fréquence de pédalage et de « PMA ».

Ce plaisir de courir le plus vite possible sur un sentier forestier, appréciant chacun des rayons de soleil matinaux vous caressant le visage … tout comme quelques ronces et seul, il est vrai. N’empêche qu’en attendant, point de cardio. Que de belles sensations.

Ces instincts enfantins, je les oublie souvent, trop souvent, lorsque je m’entraîne dur.  La fatigue physique et mentale guette les triathlètes qui ont la réputation, loin d’être infondée, de s’entraîner bien plus que la normale. Les professionnels la désignent par « surentraînement ». Je fatigue donc et j’en oublie pourquoi je fais du triathlon : d’abord parce que j’aime le sport et les copains. Alors oui, l’ironman est un défi. Mais non, je n’oublierai pas ce qui m’y amène, car c’est le plus important.

Point de verbiage scientifique ici, juste le retour à mon âme d’enfant.


J’espère (que dis-je ? je dois !) me souvenir de cela dans les moments propices. C’est (aussi) pour cela que j’ai créé ce blog.  

lundi 8 août 2016

Lance-toi !

Ça fait trop longtemps que j'en parle et que je procrastine. Peur, doute, absence de ce talent que j'envie à Hervé DARQUES ou IRONBIPBIP ? 

Il était pourtant écrit que je n'attendrai pas le 1er janvier 2017 pour prendre cette double résolution : m'inscrire à un Ironman et créer ce blog.

Je savais les deux liés, mais il fallait savoir comment. Le blog pour relater la préparation du Graal de bien des triathlètes ? Oui, c'est du grand classique. Mais, intuitivement, je savais que la relation était plus profonde. J'ai longtemps rédigé des compte-rendus à l'issue de mes périples sportifs. Ce que cela m'apportait dépassait l'apprentissage [éviter de refaire les mêmes erreurs ] et le narcissisme. Cela ne remet pas en cause la satisfaction de s'entendre dire qu'on écrit bien ou qu'on est beau sur la photo, hein ? ;-)

Un "CR", c'est se motiver pour la course d'après, voir même du jour. Je glisse d'ailleurs ici un secret de fabrication : certains de ses éléments ont été imaginés avant même le coup d'envoi de l'épreuve. Mon compère Quenotte, dont je vous parlerai plus tard, se reconnaîtra.

Ecrire ses pensées, c'est semer autant d'indices sur ses leviers de motivations et ses freins, pour mieux les dépasser. C'est ce que j'aime dans le triathlon : pas tant la performance que le chemin qui nous y amène. Je ne peux d'ailleurs résister à l'envie de vous inviter à lire cet article sur le Mythe de Sisyphe. 

Alors voilà. Le Blog ce sera du partage sur ce sport, mes compagnons et mes réflexions. A titre hyper personnel, il constituera le fil rouge de la préparation mentale qui me permettra de boucler l'inhumain.

Ça y est, je me suis lancé !