mardi 29 décembre 2020

Le réconfort avant l'effort


A vrai dire, je ne savais pas comment titrer ce billet intelligemment. Trouver un titre et un lancement convenables pour article semble parfois aussi difficile que de ne pas se resservir d'un succulent plat de Noël.

Ah : la Noyelle ! Tout sportif n'y voit que deux alternatives possibles : s'empiffrer joyeusement ou s'empiffrer en culpabilisant. J'y vois surtout le réconfort avant l'effort ; pour qui sait en profiter.

Pour qui sait s'arrêter quelques secondes lors d'un footing boueux et mesurer la chance de pouvoir courir en forêt. De pouvoir courir ... tout court.

Pour qui sait s'émerveiller des paysages offerts dans la vallée de la Seine. Car je sais que, dans quelques semaines, mais yeux seront davantage rivés sur l'évolution de mon rythme cardiaque, que sur celui des méandres du fleuve.

Pour qui sait apprécier la bonne compagnie. Et visiblement, mon compère temporaire du 26 décembre avait la même approche. Lorsqu'il  me double à la sortie de Quevillon, j'ai le reflexe de prendre sa roue et de l'observer. L'attitude ne trompe pas. Outre son pédalage très fluide, il repose ses avant-bras sur le cintre de son vélo ; avant d'en enlacer les cocottes de freins, par une pronation des poignées. Un client ! Entrés dans Saint Martin de Boscherville, nous engageons la conversation. Un cycliste sympa : ça faisait longtemps. Malheureusement, la crevaison de mon pneu arrière doit écourter ces réjouissances. Mais, là où beaucoup auraient poursuivi l'ascension dans l'espoir d'un KOM, sans se retourner ; il s'arrête pour prendre des nouvelles. Et, là où beaucoup seraient repartis, après s'être assurés que j'avais de quoi réparer pour rentrer, il reste. Nous poursuivons nos échanges avec enthousiasme. Parmi les sujets : l'édition de son livre en 2021 et les KOM. Il estime que c'est surtout un jeu. J'ajouterai, lorsqu'il livrera son identité, qu'il joue souvent et plutôt très bien. Car l'Etalon du Mâconnais en truste la plupart ici. Seul l'approche du déjeuner et le froid nous inciteront nous séparer. Au plaisir Olivier !

Reprenons cette liste des réjouissances, permises par la trêve des confiseurs. Tiens justement....

Ces petits plaisirs pour le palais d'aujourd'hui qui seront la tentation de demain. Ces chocolats, tandis que tu feras "la guerre avec l'assiette", pour reprendre l'expression de Quenotte. Ces arômes du whisky ou cette bière, que tu consommeras sans alcool au cœur de ta préparation. Autrement écrit "la pression est un privilège". Doc Rivers, un coach de NBA utilise cette expression très souvent dans un reportage qui lui est consacré sur Netflix. Effectivement, à quelques minutes de la sirène, je pourrais, à l'instar des Celtics de Boston, l'accueillir en me réjouissant de l'avoir "méritée". 

Cette période est donc propice à visionner de bons reportages et s'en inspirer. A se réchauffer auprès d'un feu de cheminée, en ces après-midi froides et pluvieuses. La chronobiologie nous y appelle. L'esprit et le corps se réveilleront au printemps. Je n'hésiterai pas à les solliciter à ces instants ... avant de retrouver cette posture, sans feu ; pour le plaisir d'une sieste salutaire après une sortie de 5-6 heures.



Elle m'est surtout précieuse, car elle me permet de câliner celles qui me sont si chères et que j'abandonnerai (pourtant) bien plus souvent et plus longtemps, que maintenant.


Car oui, les vacances de Noël constituent bien ces instants de "réconfort avant l'effort", pour qui sait les apprécier.

Profitez donc bien de ces moments, autant que je m'en délecte !


Reste à vous souhaiter le meilleur pour cette année 2021 ; sportivement et "surtout-pas-que" !









dimanche 13 décembre 2020

Right Now !


J'aurais pu titrer ce billet : "Sur un malentendu". La saisonnalité vous aurez immédiatement renvoyé vers une comédie culte. 


Mais il m'importait de vous partager mon enthousiasme, en redécouvrant le titre de Van Halen : "Right Now". Je me suis d'abord empressé d'en aviser mes Ironfriends sur Whats'App. "A croire qu'il l'avait écrit pour l'Ironman® !". Sentant poindre un brin de scepticisme sur ce réseau social, je m'efforçais de trouver la source de ce malentendu ; que je vous livre ici. Car, il s'agissait effectivement d'un mal-entendu, au sens propre, sur les paroles du refrain de la chanson. Là ou Van Halen haranguait la jeunesse "It's your tomorrow" (c'est ton/votre avenir), j'entendais et beuglais "It's not tomorrow". Un "n'attend pas demain"  résonnant quand les entraînements hivernaux se font durs. Un "n'attend pas demain", qui doit permettre de relancer la machine sur le marathon Ironman® ; alors qu'on voudrait se relâcher de manière coupable. Coupable, oui. Car l'Effort - avec une majuscule - il faut le faire à cet instant ; pour valider tout le travail et les sacrifices (familiaux) réalisés avant. Coupable, oui. Car tu as l'occasion rare de dépasser une limite, si tu ne succombes pas à ton instinct de protection. Tu auras alors la double-fierté d'avoir atteint ton objectif et de prouver que les barrières sont faites pour être franchies. Le sentiment du devoir accompli, quand tu profiteras de la récupération du lendemain et des prochains jours. Après tout, elle pouvait (elle devait !) attendre.

Alors que j'appréhende ma réaction face à ce moment crucial, "It's not tomorrow" résonne comme un slogan salvateur. La musique est un art. Elle offre donc, par essence, à son auditeur le soin de son interprétation. Je vous remets d'abord le lien vers le clip de la chanson. Puis un tableau la détaillant, qui vous obligera à froncer les sourcils pour le lire et - j'espère - en sourire.

J'aime ce malentendu et ce qu'il m'apporte. Je ne suis donc pas prêt de faire (et brailler !) la correction. Inutile enfin de repréciser que sur, un Ironman®, on ne peut pas tout miser sur notre physique !


jeudi 3 décembre 2020

Calendrier de l'Avent




Mes chéries ont démarré leur traditionnel calendrier de l'Avent. Le chocolat a certes laissé la place à des produits cosmétiques. Mais il n'y avait pas de raison pour que je ne profite pas du mien.

Il est un peu particulier. Vous l'aurez deviné. 

D'abord parce qu'il ne m'amènera pas au 24/12/20 ; mais au 28/08/21. Oui : le Gelreman. Non : il ne s'agit pas d'une obsession. Je plaide la passion et mon "âme d'enfant". 

Et, comme un gosse, je l'ai ouvert avant le 1er décembre : le dimanche 29 novembre.

Nos sachants avaient glorieusement compris, qu'on pouvait agrandir la distance et le temps de sortie : 20 km et 3 heures. Je me suis délecté de cette première case, jouant pleinement avec ces nouvelles limites. Surtout, le plaisir de ressortir le bike, rouler sous le soleil et découvrir de nouvelles routes. Les descentes sur les versants embrumés et givrés, comme la fin de sortie avec les cuisses dures, le furent presque autant.

La deuxième : l'allongement du cercle et du temps de sortie VTT. Visiblement, les sangliers s'en sont donnés à cœur joie dans le Forêt de Roumare. Celle-ci n'accueillera pas cette sympathique case que j'avais cochée : le Trail de Noël. Pas de miracle pour cette compétition, même à l'approche de "Noyelle" et de sa magie.

Alors, je l'ai remplacée par un test de course à pieds. Il devrait me permettre de valider mes progrès ; même si, à l'instar de certaines friandises, il pourrait me donner l'envie de vomir. Pour y parvenir, je découvre des emplacements inexplorés jusqu'alors : mobilité et pliométrie. La mobilité, c'est l'pied ! Suite à cette lecture du bouquin de Major Mouvement, dont je vous parlais précédemment. La pliométrie, pour faire simple les gars, on en faisait déjà. Trèves de rimes dans ce paragraphe, pour répondre à cette question de mes copains de lycée ; toujours ...

Mais alors, on faisait quand même du sport avant le flag et que Doud' te pette un doigt ?
- Oh, ce n'est peut être pas sa passe, façon missile. C'est peut-être aussi ma mauvaise réception ... Enfin bref, oui. Un excellent exercice de pliométrie ; c'est le pogo !

La chorégraphie correspond parfaitement à la wiki-définition de ce type d'exercices, composés "d'uétirement rapide des agonistes, suivi d'une contraction maximale, utilisant principalement le poids du corps et son inertie comme outil". Pour vous aider à comprendre, je vous laisse profiter de ce souvenir.





Vous sautillez déjà, non ? Et bien, c'est le top pour le renforcement de toute la chaîne antérieure ! Ainsi, vous réalisez "uétirement rapide des agonistes, suivi d'une contraction maximale, utilisant principalement le poids du corps et son inertie comme outil". C'est ce qu'on appelle la pliométrie. Vous pourrez ainsi briller en société.

"J'irai jusqu'au bout" : toutes ressemblances avec mes pensées pour le Gelreman ne seraient pas fortuites. Je m'en vais donc l'ajouter à mes Ironsongs et leurs points d'ancrage, si précieux. Jusqu'alors, j'en avais 39, comme le nombre de semaines qui précèdent l'échéance.

Ou devrais-je écrire, de cases, pour rester dans le sujet et me permettre d'évoquer mon joli tableau de programmation. Je vous en épargne la lecture. Sachez simplement, qu'il y figure quelques cases intéressantes :
- Les dons du sang, qui figurent au début de quelques semaines de récup'
- Les compétitions potentielles, souvent rayées car annulées
- L'espérance de la réouverture de la case, ou plutôt du bocal, natatoire
- Les "blocs d'entraînement" pour me donner du sens et une visée de long terme
- Le calendrier familial : c'est essentiel pour concilier ce sport exigeant et la vie de famille, indispensable à mon épanouissement
- Les dimanches de "BTD" ; durant lesquels je vais quitter le cocon familial pour m'entraîner quasiment la journée entière à Jumièges : rendez-vous en semaines 17, 23, 27 et 31, pour ceux que ça intéresseraient aussi ...

Enfin, une des particularités de mon calendrier figurent dans ces "cases d'après". Ce réveil avec mes chéries; avant de profiter d'une séances de massages bien méritée. Ensuite, c'est le brunch avant de prendre le temps de découvrir la ville, dans laquelle on a tant sué. Vichy en 2017, avec le dos et les jambes qui grinçaient. Copenhague en 2019, avec la BipBip family, joyeusement croisée au retour de notre rencontre avec la Petite Sirène.



Il est pas génial mon calendrier ? Elle est pas géniale ma vie d'Iron-Papounet ?


Iron-Loulou




vendredi 27 novembre 2020

November Train

Démarrons donc ce billet par "un bon vieux rock, bien rétro", puisque le confinement n'en finit pas ; et qu'il faut garder nos bonnes habitudes. Je vous laisse deviner d'où vient cette citation et m'empresse de vous livrer le titre de la chanson, auquel il fait référence : November Rain. 



Le mois de décembre approchant ; l'effet risquerait de disparaître  comme la mode du kilt. Surtout, depuis dimanche 22 et la victoire française à Murrayfield. " Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas gagné. Ils perdaient souvent là-bas." Là, vous avez tout de suite reconnu les propos du supporter franchouillard. Martin, révise un peu si tu veux devenir définitivement français. Oublie le flegme britannique. Embrasse la mauvaise foi gauloise !

Bref, en novembre, il pleut. Et ce n'est pas facile de se motiver pour sortir courir, même sans confinement. Soyons honnête.

Mais, Mark Zuckerberg m'a rapidement permis de comprendre le levier que nous utilisions jusqu'alors : remettre un dossard ! Les invitations à publier ces "souvenirs" se multiplient. Vincent les saisit et les publie aussi souvent que les teasers vers ses épreuves nordiques préférées. De mon côté, je visionne avec nostalgie, ces clichés des Foulées Eslettoises ou du  Trail du Rouvray. J'en retrouve trois sur un album photo bien réel, alors que Facebook n'existait pas encore. Que ma passion pour le triathlon n'existait pas encore. Novembre 2001 : ma première course sur route préparée. Doud' doit rire sous cape, puisqu'on parlait de kilt.

Les Foulées de la Gendarmerie Mobile de Mont Saint Aignan. A cette époque, c'était cool de cracher ses poumons avec les forces de l'ordre. Maintenant, c'est cool de leur cracher dessus ... 

Mais, je vieillis ou quoi ?

Visiblement oui : j'ai de moins en moins de cheveux ; et ils sont de plus en plus blancs. Quoi qu'il en soit. Oui. Ca manque cruellement ! Les jours se raccourcissent trop rapidement. Chaque année, il faut patienter jusqu'au 21 décembre et "l'inversion de la courbe", comme disait l'autre. Et les compétitions nous donnaient de quoi nous sustenter en attendant.



November Rain, November train, parce qu'il faut pas être à la traine


Ce titrage à la BipBip, nous amène à une formule connue du triathlon : "Ca ne se gagne pas en natation ; mais on peut le perdre là". De même sur cette période. Non : on n'y fait pas de travail d'allure en natation ; de positionnement sur son bike ; ou de seuil en course à pieds. Mais, oui : c'est maintenant qu'il faut prendre de bonnes habitudes alimentaires et de fréquence d'entraînement ; prendre des repères pour la connaissance, comme la confiance, de soi. 

L'assiduité est là. Les kilomètres de run s'enchaînent et, bientôt, de VTT. Quand les piscines et le soleil reviendront, je serai prêt et plus motivé que jamais. 


Allez. Pour ce booster un peu, on se passe ce "bon vieux rock, bien rétro" !









samedi 31 octobre 2020

Confinement. Et maintenant ?

Le rayon de 1km autour de la maison est désormais tracé au feutre ...



Confinement agaçant


"On ne va pas se mentir", comme disent nos d'jeunes : la situation m'a d'abord agacé en bien des points.

- Fermer les piscines et les salles de sports ; dans lesquelles gestes barrières et traçabilité étaient bien mieux respectées qu'ailleurs. Dire que j'ai cru que la fille de l'accueil me draguait, lorsqu'elle demandait mon numéro de téléphone  !

- Interdire les compétitions de plein air, en raison de la fameuse distanciation sociale ; laquelle semble inutile dans les cantines scolaires. Dédicace, Séb !

- Distinguer les commerces "non essentiels" des autres. Les librairies font partie de la première catégorie, à l'inverse des bureaux de tabac-presse ; que l'on juge donc indispensables à la Nation. Placez solennellement la main sur la poitrine, la prochaine fois que vous passerez devant le drapeau en forme carotte rouge, s'il vous plait !

- Avoir eu, un temps l'illusion, qu'on avait un pro à Matignon et se renforcer dans l'idée qu'on a des prix Nobel dans l'administration. Estimer que d'aller chercher ses clopes et Nichon Magazine* serait moins dangereux que de faire du sport et lire un bon livre ; ça frise le génie !

J'avais toujours défendu que, l'importance des moyens affectés à la fonction publique, devait permettre de répondre "présent" le Jour J. Cela permit, en 1999, de rétablir rapidement transports et électricité dans les territoires touchés par la tempête. C'est dans cette logique que les agents qui assurent notre sécurité, notamment les pompiers, passent parfois moins de temps sur le terrain qu'en caserne à se former et se préparer. C'est dans cette logique que j'espérais un jour comprendre l'intérêt d'investir cinquante milliards d'euros du budget de l'Etat dans la recherche. Las. En 2020, tout ce petit monde nous aura moins donné l'image de gendarmes aussi affûtés que Tony et Fab', que celle d'un policier municipal jovial et rondouillard. Avec toute la sympathie que j'ai pour mes anciens collègues de Canteleu, et les "agents de la paix avant tout"  bien entendu.  A fortiori même !

Je ne peux ici m'empêcher de vous renvoyer vers ce sketch mythique. Comme souvent la caricature n'est pas très éloignée de la réalité. Songer à cette femme qui devra se justifier de son viol. Après des atermoiements pour parvenir au lieu de "bruit" ; la recherche d'un (mauvais) coupable. Toute allusion à la gestion du COVID ne serait pas fortuite.

Dans cette crise, pour éviter le confinement généralisé, il fallait choisir les "cibles à empêcher", pour que la majorité de la population puisse jouir de sa liberté. C'est une option stratégiquement intelligente. Mais, en s'appuyant sur l'arbitraire, elle prête le flanc à la contestation et aux procès à l'incohérence ; voire à une rupture d'égalité. Les établissement de convivialité pouvaient légitimement s'étonner que tandis qu'ils fermaient à 21h, les lumières s'allumer dans appartements d'en face.  Les libraires, que la FNAC soit ouverte. Le sportif doit se contenter du rayon d'un kilomètre que le fumeur peinera à faire autrement qu'en voiture, pour aller chercher son contaminant. Oui, son contaminant, car le COVID se propage bien plus loin par ses fumées qu'en discutant ... 

Confinement questionnant

"Futain de Futain, juste l'année où il y a un XXL à Deauville". Réaction de Sylvain, mon copain de la FraTri, sur What'sapp , jeudi dernier.

Xavier nous avait fait part de la création de ce format ironman© quelques jours plus tôt. L'épreuve tombait bien, car nous avions tous l'envie d'en revivre une ensemble. Pas loin de chez nous en plus et, surtout, l'année de son jubilé. La décence m'empêchant de vous indiquer qu'il aura bientôt cinquante ans. Oups !

Cela fait longtemps que je lui ai promis de l'accompagner dans le triathlon, qu'il choisira pour fêter dignement cet âge. Le réaliser avec Sylvain et David, voire Caro ; retrouver cette image : ce sera vraiment génial.


Alors, j'ai répondu en mettant de l'objectif sur le subjectif ; comme j'aime à le dire. Même pour une épreuve en juin, nous n'avons pas encore besoin de faire des sorties trop longues. Cela peut attendre janvier, si on est bien préparé par ailleurs.  C'est à dire si on n'a pas abusé des raclettes ou que les tablettes sont dessinées et pas décimées. Certes, j'aurais bien aimer poursuivre et capitaliser sur ma progression à vélo. Certes, avec le temps de ce matin, j'aurai pu réaliser une belle balade dans la vallée de la Seine. Mais il faudra faire autrement.


" Je ne choisis pas ce qui m'arrive. Je choisis ce que j'en fais"

Appliquons donc cette maxime, dont je m'enorgueillis régulièrement. A défaut de natation et de longues sorties vélo, je repars donc sur un cycle de vitesse en course à pieds. Cette vitesse est bien relative, car je peine désormais à courir au-dessus de 14km/h. L'âge et la génétique ne peuvent expliquer à eux seuls, mon écart avec BipBip ou ma peine sur une accélération de Quenotte mercredi.


Je reste persuadé que le cerveau, mon "gouverneur central", limite ma vitesse pour éviter la blessure. Alors, il faut le convaincre que mon corps n'explosera pas si je cours plus vite. Si avez peur de vous aventurer dans les thèses de Tim Noakes ou de me demander les exemplaires de Sport & Vie, en traitant ; je vous invite à lire le bouquin de Major Mouvement. Une capacité de vulgarisation impressionnante. Un gars "sérieux qui ne se prend pas au sérieux", comme je les aime.

Je profiterai de cette lecture pour aguerrir mon expérience théorique et pratique de mon corps. Concrètement : faire du renforcement musculaire plus intelligemment ; en intégrant davantage d'étirements. Ce, sur les conseils de Romaric : "Une fois la technique acquise, le facteur limitant en natation ; ce n'est pas la force, mais la souplesse. Je te conseille donc de travailler ta ... technique, Etienne".


"Et puis, de quoi je me plains après tout ?"

J'étais là ; à me demander si j'allais remettre mes roues d'entraînement sur le vélo de route ou si j'entamerai une petite saison de VTT : tenter de rouler et, surtout, piloter au niveau de Christophe. La réponse sera donc le vélo d'appartement. J'ai cette chance de disposer de ce matériel, d'un sous-sol aménagé et d'une connexion Wifi, pas trop mauvaise pour cela. J'ai cette chance de 
résider en lisière de forêt. Grossièrement, je dispose d'un quart de cercle, d'un rayon de 1 km pour y courir. Soit un périmètre (2 x 1) + [(2 x π )/ 4] > 3,5 km. 3 tours suffiront pour trouver une heure de course à pieds. Et encore, c'est sans compter tous les chemins qui se trouvent à l'intérieur de cette aire de 247 hectares [1 x π² / 4] et les routes que je peux emprunter en ville. J'ai cette chance d'avoir deux bras-deux jambes. Je suis souvent inspiré par les exploits de personnes, qualifiées de "handicapées". Dernièrement, j'apprenais que Thierry Corbalan, alias le Dauphin Corse, avait nagé 180 kilomètres en monopalmes entre la Corse et le continent. Il a la chance d'avoir un gros mental et de ne pas se plaindre de ce qui lui est arrivé ... lui.



Confinement. Et maintenant ?


Elle est là. La clef. Le présent. Son présent. Faire fis de ce qu'on ne maîtrise pas. On a tant et si bien à faire avec son corps et son esprit.








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* selon la réplique culte issue du Dernier Samaritain avec Bruce Willis
Jimmy : Mais tu sais le circonvenir sans doute ?
Joe : Le circonvenir ?
Jimmy : Hé oui j'ai du vocabulaire. Tu lis beaucoup ?
Joe : J'suis abonné à Nichons Magazine. Ca te va ?


dimanche 11 octobre 2020

Engag'men-ent

 



La piscine de Canteleu étant une nouvelle fois fermée, je me suis demandé si je ne devais pas envisager un autre sport. Le hockey sur glace me vint à l'esprit. Peut-être, parce que c'est la seule discipline collective majeure, dans laquelle un club normand figure en élite. Certainement, car cette scène mythique de Wayne's World démontre que je suis resté bloqué dans les années 90 et qu'elle me permettra d'illustrer cet article.


Il faut dire que le COVID interrompt régulièrement les aspirations sportives ; comme les voitures, cette partie rêvée des deux héros. En réalité, comme je l'indiquais dans un billet antérieur, ce sont surtout les incohérences des autorités sanitaires, qui sont en cause. Mais peut-être suis-je de mauvaise foi, car déçu d'être malchanceux. Oui, malchanceux ; car, à deux kilomètres près, je me trouvais dans "la zone bénite". Un périmètre extraordinaire dans lequel le COVID, comme les retombées de l'incendie Lubrizol, ne pénètrent pas. Sinon, comment expliquer que la Foire Saint Romain y ait lieu ? C'est fort ! Alléluia ! Car, pendant ce temps, la piscine de Canteleu reste fermée malgré un protocole sanitaire scrupuleux. Romaric me confirmera certainement qu'il n'y a pas eu de COVID de signalé, grâce à cela. Mais bon. Après tout, si la foire peut permettre à des sédentaires de faire leurs 10 000 pas, une fois par an ; avant d'avaler des fritures, comme le reste du temps (...). Les voies du seigneur sont décidément impénétrables. Alléluia !


Mais au-delà des interruptions, ce qui m'inspire le plus dans l'extrait, c'est cette notion d'engagement.


Avec le ton s'il vous plait :


"Engag'men-ent !"


Oui. C'est bien là l'essentiel. Resté focus, engagé, en faisant fis de ce qui se passe autour. Le Gelreman, c'est loin. Mais, il ne faut pas perdre de temps sur ce chemin exigeant, qui doit m'amener sur ma Montagne Sub11.


Ce midi, j'en ai achevé une première étape, axée sur du travail à vélo. Initialement, je pensais m'aligner sur la Gentleman du Cailly, comme en 2018 avec David. Mais, elle n'a pas résisté au COVID. C'était à prévoir. Et j'avais donc anticipé le coup en me chronométrant sur une distance et un profil quasi-similaire, fin juin : le "RDCL Tour Conihout". C'est une boucle de 12,37 km qui a l'avantage d'être abrité et très emprunté par les triathlètes, notamment lors du triathlon de Jumièges. L'idéal donc pour mesurer ses efforts par rapport aux autres et, surtout par rapport à soi.


Par rapport à soi, car quand on voit les gaillards qui sont dans le top 10 du KOM, on oublie l'envie de s'y frotter. Et, surtout, car on ne peut pas se plaindre du vent et de la circulation. Il n'y a qu'un "cédez le passage" à aborder, avant le dernier tiers, très casse-pattes, du parcours.


Je réalise donc le test à plus de 36km/h de moyenne ; mais ne parviens pas à passer sous les 20 mn et améliorer ma précédente marque de plus de 5,20%.

J'ouvre donc la boîte à excuses. D'abord une sortie de rhume, comme en atteste l'état de mes gants (...). Ensuite, le patin gauche du frein arrière frottait sur ma roue. Naturellement, je ne m'en suis rendu compte qu'en arrivant à la maison. J'avais pourtant bien vérifier en montant les roues aéros ; mais il est probable que l'étrier se soit légèrement décalé en cours de sortie. Cela expliquerait pourquoi je n'atteins pas les 35km/h sur mon deuxième tiers ("Yvetot Tri Part 1") ; alors même que c'est plat et qu'y passais à 37 km/h la semaine dernière !


Ces données Strava confirment mes intuitions en course et ce qu'indiquait mon compteur. Un petit 36, en passant à proximité d'un point de repère, devant lequel je filais à 40, huit jours auparavant.


Petit coup au moral. Et cette petite voix qui te dit "Allez, lâche. Ce sera pour la prochaine fois. Relâche toi". La même que durant le marathon de l'ironman. Et justement ; à ce moment ....


"Engag'men-ent !"


Si je suis ici, c'est pour me préparer à l'affronter. M'armer en me mettant en condition, comme aujourd'hui.


Alors je décide de continuer d'appuyer. Ne rien lâcher. Ne pas avoir de regrets. Je me jugerai à la fin de la boucle ; pas avant. J'appuie même si ça fait mal et même si je pense aller moins vite. Mais, je ne le saurai pas avant d'être arrivé.


C'est une version sportive de Van Halen, qui a "jumpé" dans l'au-delà cette semaine.


Ah, might as well jump, jump

Go ahead and jump

You say you don't know, you won't know until you begin



Et puis, ce chrono est un indicateur parmi d'autres ; notamment les fameux KOM. Je me suis pris au jeu et ça m'a bien plu. Ca permet d'agrémenter une sortie tranquille avec les potes, en les quittant 2-3 mn pour aller chercher un top 3 sur un segment, qui vous convient. Ca permet de jouer au "concours de kekettes", en en prenant un près de chez soi. C'est le kif, à défaut de mettre un dossard. Et ça permet de bien travailler, s'ils sont disputés intelligemment.


"Engag'men-ent !"


Me voilà donc bien engagé, justement, sur mon chemin. 


Le bloc vélo m'a rendu confiant : je flirte de plus en plus souvent avec les 40km/h sur le plat et les top 10 de certains KOM. Il doit être suivi d'une période de préparation, qui doit m'amener au Trail de Montigny. S'il devait être annulé, je le remplacerais par un run d'une vingtaine de kilomètres, dans la même forêt.


Ma programmation sera ainsi ponctuée de différents tests ; permettant de :

- se motiver dans les entraînements qui les précèdent ; et ce sera important quand les jours seront plus froids et pluvieux, avec des piscines fermées

- travailler le mental : trouver des leviers et des ancrages pour le moment M (comme marathon) du jour J



"Engag'men-ent !"





mercredi 16 septembre 2020

Tous dopés !

 


"Le dopage consiste à prendre des stimulants pour améliorer ses performances"


Rendons à Futura-Sciences, ce qui appartient à Futura-Sciences. La simplicité de leur définition a l'avantage d'éviter la prise d'une substance potentiellement dopante : l'Ibuprofène®. La subtilité nécessaire des autorités idoines étant bien plus propice à des maux de têtes, qu'à mon rebond rhétorique.


Avec le Tour de France, le sentencieux "tous dopés" reprend de la vigueur. Logique. Quand il est déclamé par un cycliste que tu viens de dépanner, c'est surprenant. Mais quand tu réalises que c'est un cyclo-mytho, tu comprends.


Vous savez : ce gars qui se sent obligé de vous dire qu'il a gagné des courses à la saucisse, quand il était jeune. Et que s'il arrivait derrière, c'est que ceux devant étaient forcément dopés. Quand tu pousses un peu, tu t'interroges rapidement sur la cohérence de ses propos. Mais pas autant qu'avec l'apno-mytho. Celui-ci discute avec Romaric avant une partie de pêche sous-marine ; en apnée, donc.

- Je pêche parce que je suis trop vieux pour la natation. Avant j'étais spécialiste du 100 m.

Romaric lui tend la perche qu'il saisit. Notre sujet disserte et indique qu'il plafonnait juste en dessus de la minute. Il apprend que Romaric avait accrocher 24'95 sur sa discipline de prédilection : le 50 mètres.

- Ah, ouaih ! Je me souviens : je passais sous les 22 secondes

- Bravo mon gars. T'es aussi fort que Florent Manaudou et faudra que tu m'expliques comment tu restes à la minute avec une telle perf' !


Pardon pour cette parenthèse. J'en ai totalement perdu mon rebond rhétorique. Mais je m'en serais voulu de ne pas vous partager cette anecdote croustillante.


Bref, mon cyclo-mytho assène, plein de certitudes : "Faut être dopé pour faire un Ironman® !"


Premier réflexe : "y a que les cons et les dentistes qui font des amalgames* !"

Deuxième : le saluer et finir sa sortie vélo tout seul.

Troisième : assumer. 


Oui, nous - les finishers - nous sommes tous dopés.


Oui, nous avons des "stimulants pour améliorer la performance", que bien d'autres n'ont pas.

D'abord, j'avoue que je renouvelle régulièrement mes globules rouges, si précieux dans les sports d'endurance. Oui, je le confirme : je donne mon sang !

Ensuite, dans un article, j'évoquais l'importance qu'avaient mes filles en la matière. Cette double dose d'adrénaline et ocytocine est précieuse, voire indispensable à mon accomplissement sur Ironman® et pas que ... 

D'aucun pourrait alors contester ; en indiquant que nous ne sommes pas les seuls à profiter de cela. En l'espèce, le couple MADIOT-PINOT ; c'est quand même quelque chose, avec cette scène désormais mythique.


Nos encouragements ne seraient donc pas si différents, de ceux dont bénéficient d'autres sportifs. Soit. Mais qui d'autre a le bonheur de voir ses filles arborer si fièrement ses T-Shirt de finisher ? Ce signe indiquant aux autres élèves de leur classe : "mon papa, n'est pas PDG ni médecin, mais c'est un Ironman".


Croyez-moi. Quand il est difficile de résister aux tentations du canapé le dimanche matin, ou après un déplacement pro, c'est une pensée qui me pousse. Me pousse à m'entraîner davantage que les autres. Me pousse vers ce stimulant à proprement parlé : l'entraînement.


Il est vrai que nous fleurtons avec la bigorexie et que, ce qui nous en préserve, est l'attention que nous portons à notre famille.


Oui. Je suis dopé à l'entraînement, comme je suis dopé à la Finish Line. J'y ai consacré une ode ; dont le lyrisme était surtout destiné à un partage avec Xavier, à quelques jours de son Ironman®. Son premier. Car, j'attends la date et le lieu du deuxième, pour l'y accompagner.


C'est tout le paradoxe. La Finish Line est autant une fin qu'un moyen. C'est autant un objectif qu'un levier puissant pour se donner les moyens (justement) de l'atteindre, dans le délai escompté. La raison pour laquelle tu désires tant t'améliorer. Ce qui explique probablement, en partie, pourquoi "le Long" (la distance Ironman® comme les ultra-trails), est l'une des seules disciplines permettant de s'améliorer après 25 ans. Et ça ; si on ne peut le qualifier de dopant, c'est incontestablement stimulant et kiffant !





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* Cette citation est libre de droit pour mes lecteurs préférés et n'arbore donc pas le ®


dimanche 30 août 2020

The show must go on



Maintenant que y êtes habitués, je démarre d'entrée par une référence à un groupe anglophone des 80'-90'. Inutile de vous préciser, à qui l'on doit ce titre. Qui sait cela incitera Victoire, qui en arbore régulièrement un T-shirt, à me lire.

Je dois avouer que je n'en étais pas un grand fan ; comme je dois admettre que les conséquences du COVID sur le sport m'ont interrogé. 

Je passe sur les supporters de foot, bien incapables de respecter les distanciations sociales. Mais, le serai-je lorsque la France renouera avec le succès dans le Tournoi des VI Nations, le 31 octobre ?

Je passe sur des décisions des autorités publiques surprenantes. Pour se limiter au sport, citons l'annulation de l'Embruman et le maintien du Critérium du Dauphiné Libéré, qui passe à quelques encablures.

Les organisations sportives, justement, ont été soumises à un sacré révélateur avec cet épisode sanitaire. D'un côté, les prestigieuses comme A.S.O (pour le Dauphiné comme le Marathon de Paris), l'UTMB et Ironman®. De l'autre, les familiales. Notez le terme de "prestigieuses", que je préfère au caractère lucratif ou à la taille. Car ce qui distingue, à mes yeux, les organisations dans cette affaire ; est la manière dont elles ont traité les inscrits. Les premières les ont fait languir au maximum, avant d'acter l'annulation de l'épreuve, sous la pression des contraintes. La difficulté n'étant pas tant de pouvoir y répondre, que de voguer entre les multiples atermoiements contradictoires des administrations.

Dire que j'ai bossé trois ans dans la fonction publique d'Etat. J'ai honte. Franchement ! Qu'ils ne comprennent pas que le manque de visibilité est une plaie ; en particulier pour les acteurs économiques que sont les entreprises. Encore faudrait-il quitter un certain confort pour se confronter à d'autres réalités ...

A défaut de faire la révolution, je me passe un bon vieux rock qui en parle : Riot Act de Skid Row. Ou, plus directement, quelques titres de Révolution Saints, figurant dans mon "Ironlist". Deen Castronovo y a une voix remarquable ; mais pas autant que son jeu de batterie, dont il n'a rien perdu depuis Bad English.


Première surprise, je ne rends pas hommage à "Jeff" Porcaro, mais un autre batteur.

Bref, d'un côté les participants du Marathon de Paris, qui ont appris que leur épreuve étaient reportée tardivement ; avant de leur signifier que la nouvelle date, à l'automne, serait annulée. De l'autre, ceux du Gelreman. Dès le 22 avril, soit 4 mois avant, le report de l'épreuve est annoncé. Les conditions sanitaires ne permettront pas de profiter de l'ambiance collective, si particulière d'avant course ; et encore moins de ma famille à l'approche de la Finish Line. Voilà une organisation qui me correspond totalement ! Merci et à très vite !

Restait donc près 16 mois avant l'échéance. Et les questions de tous les coureurs, en plein confinement. Continuer à s'entraîner aussi dur ou en profiter pour faire sa coupure annuelle ? Je retrouvais la solution auprès d'une de mes sources d'inspirations favorites. Deuxième surprise : il ne s'agit pas de BipBip ; mais du Youtubeur Running Addict. Je l'avais déjà évoqué en décembre. L'approche qu'il décrit dans son billet du 11 avril est d'autant plus intéressante, qu'elle site Confusius. De la philo : du classique, cette fois. "Le Bonheur ne se trouve pas dans le sommet de la montagne, mais dans sa façon de la gravir". Il explique que, bien au-delà de la compétition, "le plus grand plaisir [qu'il] prend, c'est dans le quotidien ; à essayer de [s']améliorer chaque jour".Toute ressemblance avec mes pensées et - dois-je le ré-évoquer ? - le billet sur Sisyphe ne serait pas fortuite. Restait à la mettre en pratique.


Allez hop. On redescend dans la vallée maintenant. On regarde en haut, en prenant du recul. Certains sont restés en altitude. Ils y planteront, horriblement seuls, leur fanion après avoir réaliser leur marathon sur un balcon ou dans leur jardin. D'autres freinés, par le manque de visibilité n'ont pas encore entrepris de remonter. "Je n'arrive pas à me motiver pour aller courir", me confiait Romuald mardi. Connaissant son activité professionnelle, j'aurai des difficultés à nier le courage de ce finisher des 77km nocturnes de la "Sainté". Mais, les plus enjoués, se trouvent sur une toute autre chaîne de montagne. La beauté des chemins y semble aussi grandiose que leur largeur est étroite. En bas, des panneaux d'interdiction de doubler sont clairement apposés. Ils ont des machines d'un autre temps et d'un autre poids. Pas taillées pour aller vite, mais pour aller loin. Le Bike Packing ! Je me rends compte qu'il n'est pas réservé à des barbus végans, ayant pris une année sabbatique pour voyager à travers le monde. Déjà, on peut , comme la "Team Marmo", aimer la viande comme le bon vin et entreprendre un tour du monde ; lequel se transforme en tour d'Europe* en raison du COVID.  Quant à la "Team Bottle", elle  ne s'est pas encombrée de ses enfants cet été pour parcourir les 1293 kilomètres de la Vélodyssée, reliant Morlaix à Hendaye. Enfin, nous avons eu le plaisir de retrouver en vacances, Quenotte ; bouclant la troisième étape d'un long périple aquitain, en solitaire. Au-delà de la géométrie des cadres utilisés, le point commun de ces personnages réside dans le plaisir, qu'ils ont eu et transmettent. Tout là-haut.

Pour moi, reprendre une ascension et ce qu'elle procure d'accomplissement, était une évidence. Alors, quel sommet et quel chemin ; puisque les brumes masquent les plus hauts comme les plus bas ? Comprenez ici, que les annulations touchent également les compétitions locales. Ces objectifs intermédiaires servent à valider sa préparation et se délecter de cette dose d’adrénaline particulière, que l'entraînement ne permet pas. Dès lors, il n'était pas évident d'y voir clair pour construire des objectifs et une préparation correcte ...

D'abord le choix de la cible. Les alpinistes utilisent une cotation allant de 1 à 9b, pour les escalades les plus périlleuses. Les triathlètes ont leur sub'. Comme vous le savez, j'en ai choisi le 11. S'y engager, c'est déjà parcourir la moitié de cet objectif, comme me le commentait habillement BipBip. Il y a les 50% d'encouragements sincères ... et les 50% d'appel au calme et au travail. C'est, effectivement, que les 46 minutes à gagner ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval. Ou plutôt d'un âne robuste, puisqu'on parle de montagne. Les as du marketing cultivent l'illusion qu'on gagne du temps avec du matériel. Prenez le test du casque aéro MET Condatronca. Il permettrait un gain de 1'30 sur les 180 kilomètres de l'Ironman. Youpi ! Encore faut-il être en position aéro tout le long et tenir la vitesse de l'expérience : 45 km/h. Non. Franchement : le temps doit se grappiller ailleurs ... et j'ai déjà un casque aéro ... 


Toujours est-il qu'il va falloir cravacher pour faire avancer l'bestiau ! S'entraîner toujours plus et, surtout, mieux encore.
 La préparation physique générale, incluant l'atteinte d'un poids de forme, n'est pas insignifiante également. Comptez le nombre d'impacts que vous imposerez à votre corps sur le marathon et vous comprendrez aisément que, s'il n'est pas prêt à les assumer, la foulée sera bien moins efficace, que lors de vos séances de fractionné. "Mieux courir pour courir plus longtemps". Réflexion similaire à la natation. Le chrono y dépend plus de la technique de nage que de la caisse, pour les gars de mon niveau. 

Le vélo, quant à lui, est significatif de l'ensemble de l'état d'esprit que j'arbore désormais. Plus de place au doute : du relâchement dans les descentes et l'abandon d'un plateau de 50 au profit d'un 52. Autrement dit, troquer l'équipement d'un cadet pour celui d'un adulte. Cela dit, Dimitri roule chez les jeunes avec un plateau de 50. Je suis prêt à y redescendre, si c'est la seule condition pour enchaîner les "KOM" comme lui. Le "KOM" (King Of Montain) désigne la meilleure performance sur une portion de route et fait l'objet de la dernière réflexion d'IronBipBip. Bref, l'idée est aussi de me tester sur les segments du coin. Je suis donc passé du 50 au 52 ; à l'image de ma formulation à l'issue de l'Ironman de CopenhagueRelisez l'article :  vous comprendrez ....

On va donc voir si on peut se mesurer à des cadors locaux et, en tous cas, s'amuser à grimper sur ces petites butes. Au sens propre, comme au figuré. Car ces classements ne sont pas prêts d'être interdits et constituent des petits challenges intéressants, en cette période si particulière. Des grimpettes sur le chemin de ma Montagne Sub 11.
 

Pour revenir au titre du billet et à mes jeunes années musicales, donc ; un show : ça se prépare. Sinon, ça s'appelle un bœuf !


Un cheval, un âne, un boeuf ? Pas besoin de s'interroger sur un changement de totem pour monter tout là-haut. Si le chemin et la cible changent : pas lui !