jeudi 27 juillet 2017

JC



JC, c’est l’homme de mes premières fois … en triathlon. 1er Distance Olympique, avec Willy à Noyon (2008) et 1er longue distance au Doussard avec Ben (2009). J’évoquais, avec émotion, le triathlon par équipe de Caen. Ce dernier figure également sur le podium de mes meilleurs souvenirs. Si vous êtes sages et enthousiastes, je le mettrai en forme pour le blog. Cette proposition vaut également dans l’hypothèse, bien plus probable, d’un manque d’inspiration.

Car cette semaine de pic, à 19h, annoncait que le plus dur était à venir. Paradoxalement, c’est « normal », si j’ose dire, d’être fatigué après s’en être mis plein la gu….ibole. L’exercice est des plus basiques : tu nages, tu pédales et tu cours même si tu as mal. « I’ll sleep when I’m dead » comme le chante Bon Jovi  et comme le scande Anthony Leroy ,quand il avale les kilomètres, comme on avale des pintes à la Saint Patrick. Autrement dit, tu te contentes de « faire le job », pour employer l’expression de Quenotte.

La suite est plus difficile, car bien plus subtile. Il faut d’abord jouer avec justesse et finesse sur les sollicitations et les plages de récupération. Et puis, il faut continuer à se motiver, malgré la fatigue et une baisse de charge. C’est facile de trouver un levier en se disant que l’on va rouler 30 mn de plus le dimanche. Bien moins, quand il s’agit de ne rouler « que » 3h30. « No pain, no gain ». Oui. Mais, il faut y ajouter que « sans repos, point de salut ». C’est l’art délicat de la surcompensation. Arriver (trop) fatigué sur une compétition ne te permet pas d’espérer mieux que si tu t’es entraîné à un train de sénateur … et que tu as été aussi (peu) assidu que lui.

Bref, bien des réflexions sur mes ressentis et les perspectives d’entraînement à venir. C’est à ce prix, que je réussirai. Alors que je vous écris ces lignes, mes séances sont planifiées jusqu’au 26 aôut. Une carnet de commandes à un mois, que bien des entrepreneurs aimeraient. Un carnet de commandes, dont j’ai fondamentalement besoin … psychologiquement. Je dois me rassurer sur le fait que je suis dans le vrai : toujours cette question de confiance. Celle que je retrouve en m’autosatisfaisant : « C’est logique que je relâche ici, car le lendemain m’attend une séance délicate ». Ma programmation permet donc de me réconforter, tout autant que les échanges que j’ai avec ma Team Vichy, ainsi qu’avec JC, en ce samedi pluvieux.

C’était une séance de course à pied en forêt. 50 mn à courir, s’oxygéner et échanger … toujours. Il est en VTT car n’est plus au même niveau que celui avec lequel je l’ai laissé à Belfort en 2012. Mais ça reste un plaisir. Celui-là même, que je m’étais promis de ne pas oublier. MERCI ! Ce moment arrivait à point nommé. Alors, je décide de lui rendre l’appareil. Ce, en lui proposant faire un nouveau long avec lui. Long, dont il a besoin pour se motiver à aller s’entraîner. Long, dont il aura besoin comme une étape pour réaliser son rêve en 2020 : l’Embruman. Rendez-vous donc en Bretagne, fin septembre 2018 pour la Triskel Race !


Et tant qu’à avoir ces perspectives, dont j’ai besoin, je n’ai pu que me réjouir lorsque David m’a indiqué ne pas être certain de réaliser sixième ironman en 2018. « Tant mieux : on le fera ensemble en 2019 ! »



mardi 18 juillet 2017

We did it ! We did it !Hooray !


Ah les amis ! Au jeu de la ritournelle qui vous restera en tête un bon bout de temps, j’espère prendre une longueur d’avance sur Bertrand avec cette chanson. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je vous la partage, comme la semaine d’entraînement qui l’a provoquée.

19h00 : j’ai les paupières qui tombent en écrivant cela. 19h00 … Non, je ne vous parle pas de l’heure à laquelle je m’attelle à ce billet. 19h00 : c’est le temps d’entraînement, que j’ai accumulé durant cette semaine ; la plus difficile de mon programme d’entraînement. Yes, « We did dit ! ».

Que les traducteurs et mon prof d’anglais préféré, Martin, ne s’affolent pas : les mots sont choisis. Une fois n’est pas coutume, j’ai privilégié la version anglaise à la française :  « C’est gagné ». D’abord parce que cela ne sera pas « gagné » avant le JT de 20h du 27 août. Ce n’est pas tant que j’espère passer à la TV, que l’objectif chronométrique, que je me suis fixé, m’amènera à vous éloigner un temps de votre téléviseur ou de votre dîner dominical. Car, oui, je compte sur vous pour suivre – à minima – ma fin de parcours au travers du « log tracker » de l’organisation ou du compte facebook de ma chérie. L’Ironman est une épreuve individuelle, que je ne saurais réaliser totalement seul. D'où, l'importance du "we" dans la formulation, comme de ceux qui m'accompagnent à l'image de ceux que sollicite ou rencontre Dora : « c'est la carte, c'est la carte, c'est la carte, ... »

L’Ironman est une épreuve individuelle, que je prépare avec les copains. Certes, j’étais seul lors de mon aquathlon improvisé de lundi soir (55 mn de natation avec 18 x 75m, avant d’enfiler les runnings pour 3 X 5 mn de débouchage d’aorte). Certes, sur les séances du mardi au jeudi, je l’étais tout autant ... Mais plus à partir de ce vendredi 14 juillet. Lorsque le corps commence à fatiguer, que la lassitude s’accumule avec les longueurs de bassin, quoi de mieux qu’une virée à Etretat pour aller nager avec coach BipBip et son fils, de passage en Normandie ? A vrai dire … rien !

A tout seigneur tout honneur, je me dois de vous vous renvoyer à son blog où vous trouvez cette photo, son récit et d’autres encore.

En nous promenant ensuite le long de la plage avec sa petite famille ; là-même où j’ai demandé ma femme en mariage, nous n’avons pu nous empêcher d’échanger sur les séances clefs nécessaires, à la réussite d’un Ironman. Il y a le fameux « 10 X 200 à J-4 » et la sortie dominicale de 6h de vélo enchaînée de 1h30 de running. Nul doute que cette natation aura également toute son importance ... pas tant pour l'aspect physiologique que le booster psychologique. MERCI !

Je profite de ces lignes, cher Fred, pour te remercier d’avoir contribué à m’amener là. Là, à 6 semaines de mon premier Ironman. Ce défi, qui pourrait semblait fou. Dont, je ne me sentais pas « naturellement capable ». Un petit retour sur mon billet « Libéré, délivré », nous rafraîchira la mémoire en ce sens, augmentera la fréquentation de ma page égocentrée, et me permettra de réaliser le break face à Bertrand !

Au-delà de ta science du triathlon, c’est ton coaching, dans le cadre de ma préparation pour le longue distance du Havre 2013, qui m’a considérablement marqué. Je parvenais à enquiller une douzaine d’heures d’entraînements avec des intervalles à haute intensité, au plus fort de ta programmation. « Devenir ironman, c’est (me) prouver (…) que « je suis capable de » », comme je l’écrivais dans le billet du 30 octobre. C’était une révélation ; le début de ce chemin.

Mais, je ne le savais pas encore. En effet, la suite a été moins glorieuse. Je dois abandonner, à grands regrets, cette épreuve en raison d’un pépin mécanique. Je suis amer et dépité. La saison n’avait pas été brillante ; incapable que j’étais de faire mieux que mes chronos des années précédentes. D’où cette proposition de coaching, dont j’attendais beaucoup. Je me sentais bien. Bien dans les jambes, bien dans la tête … mais pas en bricolage. Ce qui est arrivé ; je l’éviterai aujourd’hui, notamment en faisant une meilleure révision de mon vélo avant la course. Je suis amer et dépité. Je pense être d’autant plus fini pour le triathlon que j’entame une aventure entrepreneuriale, incompatible avec le sport.

C’est du moins ce que j’imagine, avant que David, Sylvain, et les inséparables Caro et Xavier (et pour cause, ils sont mariés !), ne me proposent de réaliser, en septembre 2014, le sprint par équipe de Caen. « Allez : c’est court pour toi, vu ce que tu faisais avant !». « 20 bornes à vélo et 5 en course à pieds ; ca va passer vite … et on t’aidera pour la natation ». Quelques séances à Jumièges nous permettent de travailler ce collectif et me rassurer en natation. Puis, c’est probablement l’un de mes meilleurs souvenirs de triathlon. Je me revois encore frôler délicatement les jambes de Caro …

… en tout bien tout honneur puisque je profite de son aspiration natatoire (à quoi pensiez-vous ?) tandis que David me pousse régulièrement au niveau du pied pour m’aider à relancer. Il fera une bonne partie du travail à vélo. Je prendrai quelques relais, juste devant les photographes, histoire de faire aussi ma part du job et d’aider les 3 copains à l’arrière : c’est la moindre des choses, après toute la protection, dont ils m’ont fait bénéficier en natation.


Là, l’image est trompeuse. D’abord, je ne fais pas partie de Rouen Tri. J’en porte les couleurs, afin de respecter le règlement de la course, imposant une unicité des tenues. Ensuite, il faut avouer que je ne suis pas aussi affûté que j’en ai l’air car d’autres photos étaient bien plus compromettantes à cet égard …

La suite, c’est une course à pied solidaire, malheureusement sans David, qui s’était blessé à la voute plantaire deux semaines avant. Solidaire, car on encourage désormais fortement Sylvain. Il est dans le dur. Nous pourrions terminer à trois, mais ce n’est pas l’esprit. On est donc resté ensemble de bout en bout, tendant nos bras à l’arrivée. Non : point de geste victorieux. Nous avions simplement inscrit une lettre sur chacun de nos bras, afin de constituer « D-A-V-I-D » pour aller au bout de notre envie de partage.




La fin, ce sont des congratulations et une surprise. Tandis que nous retournons aux voitures, nous sommes appelés pour le podium. Ca alors ? C’est une chose, dont je n’ai pas à me soucier d'habitude ! Xavier, Caro et David arriveront à temps pour immortaliser l’événement et ces regards inspirés …


2ème équipe mixte. C’est plutôt pas mal et, surtout, réalisé grâce à cette belle cohésion d’équipe, qui m’émeut encore. Ce faisant, ce billet me permet de vous faire enfin le compte-rendu de cette compétition car ils le valaient bien. Pas le récit, les copains ! Bref, je n’ai toujours pas compris pourquoi le triathlon était classé comme un sport individuel.
  
Je retrouve David et son regard lubrique, ce dimanche matin. J’ai déjà accumulé plus de 11h de training, dont 3h16 de vélo puis de natation avec du rythme la veille. Je sais que ça va être dur pour les jambes et pouvoir compter sur lui. Sa discussion, puis sa roue me sont précieuses. Ca fait bientôt 23 ans que ça dure, et j’espère que cela ne s’arrêtera jamais … notre relation, pas cette sortie ! Cette dernière me semble interminable depuis que je l’ai quitté après 3h45, et, surtout, à chaque passage devant … des barbecues ! Ah, c’est face à une telle adversité, qu’on sait si on va devenir Ironman. L’odeur des pains aux chocolats, à l'aube, je m’y étais habitué. Là, c’est pire ! Propos, confirmés par mon acolyte Quenotte, avec qui je débriefais de la semaine occultant totalement le Tour de France à la TV en cette fin de dimanche.

Car tu as beau être superbement entouré, le triathlon reste un sport individuel. Il me faut désormais faire face à l’adversité, quand bien même elle était prévisible. Le parcours se termine par 1h de côte et de malplats. Non. Je ne poserai pas le vélo avant d’avoir parcouru 160 bornes et 6h. Non. Je ne mettrai pas le pied à terre, quand bien même les fourmies dans le gauche me brûlent. Arghhhhhhhh. Satanée génétique ! Mais ce n’est pas ce qui m’arrêtera. Je desserre les velcros de ma chaussure, profite d’un faux-plat descendant pour déclipser et m’étirer, tandis que les côtes sont un prétexte à me remettre en danseuse ; soulageant la zone du périnée fort compressée  (et expliquant les difficultés de circulations sanguine). Pour le coup, je suis  bien heureux de ne plus avoir de projet d’enfants …

Je dépose le vélo bien cuit. Il faudra que je m’asseye dans le garage pour réaliser la transition la plus longue de mon histoire de triathlète. Même Martin irait plus vite, c’est dire ! Ensuite, deux options s’offrent à moi. Courir une heure pour travailler ces sensations de course en préfatigue. Ou faire deux des trois tours, que j’ai réalisés mardi soir en 2h08. Après tout, j’ai déjà un long run dans les pattes … 


Mais non ! Je n’ai qu’une solution. Je l’ai promis à BipBip et annoncé à David. Je ferai au moins deux tours, coûte que coûte. Oui, je vais souffrir et mettrai probablement plus de temps que mardi. Mais oui, l’Ironman doit se préparer dans la tête. Je dois aller au bout de la logique. Je n’ai rien à perdre. Les filles sont parties en vacances, donc je n’ai personne qui m’attend et à honorer de ma présence. Banzaï ! Le premier tour sera réalisé en 46mn avec un boucle de 900 m du parcours sportif réalisé en 5’30 (vs 43mn et 5’ mardi en moyenne) : encourageant.



Le deuxième sera le calvaire. Cela fait partie de ces sensations du long. Quand tu paies cash tes erreurs
- d’hydration : je n’ai pas assez bu pendant que j’étais avec David ; c’était trop tard ensuite
- de tenue (si, si !) : j’étais très content de mon haut de vélo (j’avais visiblement moins souffert que David), mais il n’était pas suffisamment aéré pour courir

Quenotte m’avait bien alerté sur cet aspect vestimentaire. Mais, comme souvent, il faut que je fasse moi-même l’erreur : les entraînements sont (aussi) faits pour çà. Je m’arrêterai deux fois. La première pour remettre ma chaussure gauche qui a un « trou » au niveau talon, générant un frottement. Puis à  2 bornes de la fin. Plus de son, plus d’image. « A-plu-pile-Papa ». Le petit lapin rose me nargue déjà. Pas celui d’Alice au Pays des Merveilles, mais celui-là !

Alors, je repense au Théorème de Martin. « Il n’y a que 40 km sur les marathons Ironman. Après, il ne te reste qu’à profiter des 2 derniers. ». J’ouvre les yeux, l’atmosphère forestière est des plus agréables. Je suis bien.

L’Ironman est une épreuve individuelle, que je prépare avec les copains "IRL" (in real life) ou dans mon esprit. We will do it ! Hooray !

jeudi 6 juillet 2017

Inspirations

A l’aube du « mois de la mort », qualifiant les quatre semaines qui se profilent, je ne résiste pas à l’envie de vous partager trois vidéos qui m’ont particulièrement inspiré.

L’idée m’est venue en échangeant longuement avec « coach-BipBip » qui a le don de m’appeler aux moments clefs de ma préparation. Hier, c’était pile au moment où je m’interrogeais sur la relative baisse de charge qui succéderont à ce fameux mois. Pile au moment où je m’interrogeais sur le rythme à tenir en course à pieds. Pile au moment où … Et merde ! Ça fait toujours plaisir de l’avoir au téléphone : POINT !

Bref, nous échangions sur quelques leviers de motivations, notamment en évoquant les performances de ses fistons. « Dima » est champion de départemental de triathlon et également régional (UNSS). C’est chouette d’avoir une caisse pareille ; évitant ainsi un test de paternité car « les chiens ne font pas les chats ». L’essentiel est qu’il garde son état d’esprit irréprochable. « Dima » a toujours eu le triomphe modeste. Il n’hésite jamais à aller chercher les derniers et les encourager, dans le plus pur esprit du triathlon. Un chouette gars (là non plus, les chiens ne font pas les chats !) qu’il me tarde de retrouver le 14 juillet.

Bref, je lui ai suggéré cette vidéo de Romain BARRAS, le besogneux. Je ne me suis pas lassé de ce récit, que j'ai visionné deux fois de suite, lors d’une interminable séance de home-trainer.


Ce qui m’amène à vous parler de la reconstruction d’Aurélie MULER. « Aurélie MULER, c’est qui ? » m’interrogerez-vous. Rappelez-vous alors RIO 2016 et cette disqualification ahurissante dans la compétition de natation en eaux vives … 
La suite, est tout aussi émouvante, dans un autre registre : ici

Enfin, plus court (et pour cause, c’est une vidéo de 800m !). Munich 1972 : Dave Wottle démarrant avec 10 m de retard, une tendinite et une casquette ridicule, nous démontre les bienfaits de la stratégie des petits pas et que rien n'est jamais perdu. Mais çà ; on en est déjà convaincu !


Je n’en écris pas plus, espérant que vous vous régalerez autant que moi … et laissant à mon Ami Ben, le talent de vous raconter pendant 45 minutes, un saut à l’élastique qui n’aura duré que 45 secondes !