Allez hop. On redescend dans la vallée maintenant. On regarde en haut, en prenant du recul. Certains sont restés en altitude. Ils y planteront, horriblement seuls, leur fanion après avoir réaliser leur marathon sur un balcon ou dans leur jardin. D'autres freinés, par le manque de visibilité n'ont pas encore entrepris de remonter. "Je n'arrive pas à me motiver pour aller courir", me confiait Romuald mardi. Connaissant son activité professionnelle, j'aurai des difficultés à nier le courage de ce finisher des 77km nocturnes de la "Sainté". Mais, les plus enjoués, se trouvent sur une toute autre chaîne de montagne. La beauté des chemins y semble aussi grandiose que leur largeur est étroite. En bas, des panneaux d'interdiction de doubler sont clairement apposés. Ils ont des machines d'un autre temps et d'un autre poids. Pas taillées pour aller vite, mais pour aller loin. Le Bike Packing ! Je me rends compte qu'il n'est pas réservé à des barbus végans, ayant pris une année sabbatique pour voyager à travers le monde. Déjà, on peut , comme la "Team Marmo", aimer la viande comme le bon vin et entreprendre un tour du monde ; lequel se transforme en tour d'Europe* en raison du COVID. Quant à la "Team Bottle", elle ne s'est pas encombrée de ses enfants cet été pour parcourir les 1293 kilomètres de la Vélodyssée, reliant Morlaix à Hendaye. Enfin, nous avons eu le plaisir de retrouver en vacances, Quenotte ; bouclant la troisième étape d'un long périple aquitain, en solitaire. Au-delà de la géométrie des cadres utilisés, le point commun de ces personnages réside dans le plaisir, qu'ils ont eu et transmettent. Tout là-haut.
Partages sur l'Ultra : les réflexions, émotions et compagnons qui m'amènent à me dépasser.
dimanche 30 août 2020
The show must go on
Allez hop. On redescend dans la vallée maintenant. On regarde en haut, en prenant du recul. Certains sont restés en altitude. Ils y planteront, horriblement seuls, leur fanion après avoir réaliser leur marathon sur un balcon ou dans leur jardin. D'autres freinés, par le manque de visibilité n'ont pas encore entrepris de remonter. "Je n'arrive pas à me motiver pour aller courir", me confiait Romuald mardi. Connaissant son activité professionnelle, j'aurai des difficultés à nier le courage de ce finisher des 77km nocturnes de la "Sainté". Mais, les plus enjoués, se trouvent sur une toute autre chaîne de montagne. La beauté des chemins y semble aussi grandiose que leur largeur est étroite. En bas, des panneaux d'interdiction de doubler sont clairement apposés. Ils ont des machines d'un autre temps et d'un autre poids. Pas taillées pour aller vite, mais pour aller loin. Le Bike Packing ! Je me rends compte qu'il n'est pas réservé à des barbus végans, ayant pris une année sabbatique pour voyager à travers le monde. Déjà, on peut , comme la "Team Marmo", aimer la viande comme le bon vin et entreprendre un tour du monde ; lequel se transforme en tour d'Europe* en raison du COVID. Quant à la "Team Bottle", elle ne s'est pas encombrée de ses enfants cet été pour parcourir les 1293 kilomètres de la Vélodyssée, reliant Morlaix à Hendaye. Enfin, nous avons eu le plaisir de retrouver en vacances, Quenotte ; bouclant la troisième étape d'un long périple aquitain, en solitaire. Au-delà de la géométrie des cadres utilisés, le point commun de ces personnages réside dans le plaisir, qu'ils ont eu et transmettent. Tout là-haut.
vendredi 28 août 2020
Friends
La fin août est une période particulière. Elle devait être marquée par le GELREMAN 2020 ; annulé en raison du COVID. Elle le restera, à jamais, par les deux Ironman® qui l'ont précédée.
Si l'Ironman® change un homme ; je peux vous affirmer qu'il change un pote !
Grosses pensées, donc ; à mes deux compagnons, avec qui nous n'avons pas manqué de nous souhaiter nos "anniversaires" respectifs.
Avec chacun des frissons et des souvenirs, parfois intimes, que le blog ne saurait exprimer.
Alors, ce titre de Satriani, dénué de paroles, permettra à chacun de trouver ce dont il a envie. Tiré de l'album The Extremist (en illustration), il s'intitule "Friends". C'est mon ami d'enfance* Fred, qui me l'a fait découvrir. Ça ne s'invente pas !
Bon anniversaire les copains !
----------
* A la rentrée, cela fera quarante ans qu'on se connaît
jeudi 6 août 2020
Heroic Fantasy
lundi 3 août 2020
Vélosophie
Pour
la première fois depuis bien longtemps, nos vacances d’été ne coïncidaient avec
aucune préparation d’échéance sportive. J’ai donc profité de ce désœuvrement,
très relatif, pour effectuer ma coupure annuelle.
L’occasion
pour moi, de « faire le plein », comme le concluait mon
dernier billet ; fortement inspiré de précieux moments de complicité avec
mes chéries. D’être à leur écoute ; plutôt qu’au service d’une programmation, nonobstant
nécessaire à la performance. L’occasion de dévorer des lignes, plutôt que des
bornes à vélo.
A
la relecture consciencieuse d’un bouquin de préparation mentale, s’ajoutait
celui de Guillaume MARTIN : cycliste de très haut niveau chez COFIDIS ; et
non moins talentueux écrivain. Il se classe, en effet, 12ème du Tour
de France 2019. Quant à son premier ouvrage, il est traduit en mandarin et se
classera aisément dans mon Top 10 de l’année. Cela dit, il y avait bien moins
de concurrence au départ du dernier classement que du premier …
C’est
à se demander par quel miracle, j’ai obtenu mon Bac Littéraire.
« Grâce » au sport et à la philo, pourrais-je m’enorgueillir. C’est
statistiquement vrai, puisqu’il s’agit de mes meilleures notes. Mais absolument
discutable, car vous savez que je n’y ai pas fait d’étincelles : 13 en
sport, comme je l’indiquais dans mon compte-rendu de l’Ironman de Copenhague ;
pour 12 en philo, au rattrapage. Et étymologiquement biaisé. Est-ce vraiment la
matière qui donne le diplôme ou celui-ci la révèle-t-il, d’une certaine
manière, en la classant avec les autres ?
Pour
« le sacré cérébral » que je suis, dixit Romaric, Socrate à vélo m’a vraiment régalé. J’ai adoré y dénicher les références feutrées au cyclisme
comme à la philosophie, comme autant d’occasions de connivence avec Guillaume.
Sans
vouloir vous en dresser une fiche de lecture studieuse, ni vous le spoiler, je
voulais vous en partager deux passages marquants. Me les inscrire également par
ce blog, comme sources de motivation pour le moment M du jour J. Tel en est, en
effet, l’objectif depuis sa création: mieux me connaître, pour
mieux me dépasser. Et si, d’aventures, quelques billets et formulations vous plaisent,
je ne suis jamais contre des félicitations !
En
partageant le cheminement et les interrogations de Guillaume MARTIN, j’y pris d’abord
pleine conscience d’un facteur limitant de ma performance. Il est plus d’ordre
culturel que psychologique ; et encore moins sportif. Pour ceux qui ne le savent
pas, j’ai grandi dans une famille chrétienne, très pratiquante. L’attention au
prochain y était omniprésente. Or, il faut une certaine dose d’égoïsme pour
gagner seul. Elle est explicitement incompatible avec les valeurs familiales. Quand
bien même je prenais mes distances avec la religion, cette image du compétiteur
était ancrée en moi. Ce compétiteur, ce « quaterback du lycée », est aussi
hautain qu’égoïste. Loin de « l’être » auquel j’aspire. Cet hédoniste
qui prend autant de plaisir à franchir une ligne d’arrivée, qu’avec les copains
qui l’ont accompagné dans l’aventure.
Alors, comment s’embarquer dans une posture « prétentieuse » pour aller chercher Sub11 ?
Sacré paradoxe. Tout autant que celui que souligne Guillaume
MARTIN ; selon lequel, les valeurs véhiculées par le sport ne sont pas toujours
compatibles avec celles de celui qui le pratique. On ne devient pas champion
olympique en étant solidaire et concourant juste pour le plaisir de
participer ! De même, cette culture de la gagne, intrinsèque à Quenotte et
BipBip, ne les empêche pas d’être des chouettes mecs.
Alors … Alors ? Guillaume MARTIN en appelle à l’un des philosophes les plus pédants et individualistes qui soit : NIETZSCHE. Oui. L’athlète nietzschen aspire plus que tout à la puissance et à devenir ce sur-homme : l'Übermensh. Et oui, pour cela il faut battre, voire écraser tous ses adversaires. Mais ce qui le guide, c’est « aspiration irrépressible à croître […] Le concurrent est tout simplement celui qu’il faut battre pour s’affirmer ».
Sacré coup de maître Guillaume ! Espérant que tu en réaliseras d’autres, dans quelques semaines sur les routes du Tour. Me voilà donc décomplexé : j’irai donc chercher le Sub11 pour mon « ego ». Non pour le flatter, mais pour continuer à l’affirmer !
Cette approche philosophique, guidera sans nul doute mon approche du Gelreman 2021. Il lui fallait un pendant concret pour le « pendant » (la compétition) ; justement. Un de ces leviers à déclencher, lorsque le monstre du marathon se fera plus menaçant. Un ancrage ou un slogan.
Comme tout bon mot, il est bien délicat de l’expliquer et c’est même souvent contre-productif. Je vous invite donc à lire le livre et mieux apprécier, dans quel contexte il est employé. Je m’y essaie néanmoins. Jean-Paul Sartre, coach de l’équipe de France, tente de remobiliser Anquepil, qui manque de jus ... Je me revois immédiatement, en train de subir et de marcher sur le marathon de l’Ironman, comme beaucoup.
«
Mais
peu importe l’essence ! Tu en trouveras plus tard, de l’essence, quand
tout sera fini [ndlr : c’est absolument vrai car nous observons toujours
ce regain d’énergie à l’approche de la Finish Line]. Ce qui compte au moment
présent, c’est la liberté d’agir […] Mais ne vient pas me dire que tu n’as pas
d’essence, car alors, je te rétorquerai cette grande vérité :
L’existence précède l’essence
Rien n’est écrit tant qu’on n’a pas agi
»
Nul
doute que la boutade apparaîtra sur ma cartographie mentale d’avant-course. Il
est probablement possible alors que j’entende Sartre et Diogène me l’aboyer, lorsque j’entrerai dans mon « trentième rugissant ».
«Bordel de merde ! », comme s’exclame David MERCHAND : j’adore ce que l’Ironman m’apporte comme révélations, en le préparant.
« Pas tant Autant la performance que le chemin qui nous y amène ».