samedi 23 décembre 2017

Le meilleur dopage naturel ? (2ème partie)


Chers amis et chers lecteurs,

Au début du mois, j'avais entamé une réflexion sur ce qui peut booster les sportifs que nous sommes. 

Je m'apprêtais à poursuivre en indiquant combien la perspective de la Finish Line permettait de repousser nos limites. Dans le "long", on les appelle "finishers". Et je connais peu de triathlètes et de trailers indifférents à ce titre, comme à ce franchissement symbolique. Elle permet aussi cet impensable sprint de mon petit frère, Benjamin, à la fin des 10 km du Havre. Le pari de ceux qui se disent : "pourquoi pas moi, avec mes kilos de trop et toutes ces clopes ?". A 250 mètres de l'arrivée, il a vu les parents et la ligne ... 

Une belle illustration de l'influence de la Finish Line et du cocktail d'hormones qui l'accompagnent. Mais pas aussi forte que ce moment qui restera, à jamais, gravé dans nos mémoires.

L'approche de Noël m'invite à vous livrer, plus rapidement que prévu, ce qui marche le mieux chez moi. Il n'y a qu'à regarder cette photo, me souvenir de leurs encouragements à chaque fois que je les ai croisées à Vichy ; mais aussi de tout le reste ... Juste à envisager ce qu'il y a de plus puissant dans la nature humaine : la paternité. Avec elles, je soulève allègrement ce "foutu rocher"*, et même des montagnes.

Je vous souhaite donc autant de bonheur que j'en ai et un joyeux Noël !


Etienne


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* Profitez d'une soirée au coin du feux pour savourer cet article : vous (me) comprendrez mieux !











dimanche 17 décembre 2017

J'avais ...




J'avais lancé un appel au volontariat dans mon dernier article. L'ami Nicolas fut le plus prompt à y répondre, pour une sortie non moins agréable. Départ à 14h15 de la maison avec mon VTC rutilant. Après 2h30, il le sera moins ...

J'avais oublié combien il était bon de profiter de l'air frais en vélo. Depuis l'ironman, toutes mes séances avaient été réalisées sur le home-trainer et duraient moins d'une heure. Un peu pour les filles du GCN, certes. Mais, surtout, parce que la préparation avait nécessité un grand nombre d'heures avec mon fidèle destrier, me tenant éloigné de la maison. Voilà pour la raison philosophique. Pour ce qui est de la pratique : il a fait un temps de m... , même pour un normand !

J'avais donc comme compagnon Nicolas et son fils, Alex. Le premier en VTT. Le second avec un chouette vélo de gravel, qui ne manquerait pas d'inspirer Quenotte. C'est là qu'on voit qu'on avance en âge. Les gamins peuvent venir jouer avec nous ... et nous mettre la misère ! Ah diantre, ce n'est pas bon de vieillir !

J'avais besoin de refaire une sortie de plus de deux heures pour m’oxygéner. Ils ont répondu à cette attente ; et même bien au delà ! Car, de l'oxygène, j'en ai consommé un maximum. Pour compenser mes faiblesses techniques, il fallait plus appuyer sur les pédales. Autrement dit : quand on a pas de tête (pour bien appréhender les trajectoires), on a des jambes. Le graphique ne me démentira pas !


J'avais promis de rentrer avant 17h, avant la nuit ; et ce fut fait. Je n'avais pas promis de rentrer propre : heureusement.

J'avais, j'avais ... 

Mais cessons d'évoquer le passé. Parlons présent ! "Je me sens bien". Quant au futur : "on remet çà quand les gars ?"





mardi 12 décembre 2017

Pour atteindre un objectif, soit on se donne les moyens, soit on se trouve des excuses



"Pour atteindre un objectif, soit on se donne les moyens, soit on se trouve des excuses".

Je ne sais pas de qui est cette citation, figurant en bonne place sur le blog de BipBip, comme dans l'esprit de nombre de sportifs. Elle s'avère particulièrement bien adaptée à nos pratiques hivernales.



"J'peux pas faire du VTT avec vous : mes freins sont morts".

Bah, change les et profites-en pour mettre une nouvelle selle.
Avoue qu'il a plus de gueule maintenant ton vieux biclou.
Manque plus que les copains pour l'étrenner.
JC, David, Xavier, Nicolas : si vous m'entendez, ou me lisez ...


"J'peux pas faire ma séance VMA. Ma femme est rentrée trop tard du taf'. On doit dîner maintenant".

Bah. Tu fractionneras sur le vélo d'appartement ce soir, grâce à une séance de GCN. Avoues que la vue sera plus agréable que sur ton parcours urbain ...
[Pour ceux qui ne comprendraient pas ou voudraient en revoir l'illustration, je vous renvoie à mon article du 6 octobre - Transition]


"J'peux pas j'ai piscine".

Bah. C'est bien la meilleure excuse du triathlète ! Files et profites-en pour demander à Romaric quand il pourra démarrer ses leçons de natation ...

"J'peux pas ..."

Bah si. On peut toujours. Regarde !








lundi 4 décembre 2017

Le meilleur dopage naturel ? (1ère partie)



Chers amis et chers lecteurs,

Ne vous méprenez pas en regardant cette illustration. Loin de moi l’idée de faire une apologie du dopage. Non ! Ceux qui me connaissent savent que cela est en-dehors de mes principes. En fait, il ne s’agit pas d’une transfusion, mais précisément l’inverse. Celle d’un don du sang.

En visionnant ma carte de donneur vendredi dernier, je constatais combien la préparation de l’Ironman m’avait éloigné de ce geste. De prime abord, la fatigue engendrée est effectivement incompatible avec l’exigence de l’entraînement.

De même, la générosité de cet acte peut être entravée par l’antériorité médicale (maladie, transfusions, …), géographique (pour ceux qui ont séjourné en perfide Albion) et la sexualité. Permettez-moi ici d’exprimer mon plus profond mécontentement sur ce dernier point. Le (non)positionnement consistant à dire que les homosexuels peuvent donner leur sang après douze mois d’abstinence est le comble de la connerie technocratico-politique, comme l’ironman constitue le graal de tout triathlète !

Bref, je suis hétéro, en bonne santé et ne crains pas les piqûres. Pour une fois, je remercie mon piètre niveau d’anglais qui me dissuada d’aller chez « nos meilleurs ennemis » en pleine pandémie de la vache folle. Cela étant, les médecins m’interrogent régulièrement sur un autre facteur de risque de contamination de la maladie de Creutzfeldt-Jakob  : « Avez-vous pris des hormones de croissance ? ». Je ne leur en veux pas. C’est leur job et cela me fait beaucoup rire car ceux qui me connaissent savent que le mètre 70 est un graal que je n’atteindrai jamais.

Les équipes de l’EFS* n’étant en rien dans les (in)décisions politiques, mais d’un accueil aussi savoureux que leur mythique jambon-beurre, je suis donc ravi de les retrouver dans les périodes creuses au niveau du training. Penser à ceux qui ne peuvent pas donner est un levier important pour moi. 

Alors, c’est vrai : la séance de natation du soir n’était pas des plus rythmées. Mais c’était prévu. Et, d’ici une quinzaine de jour, je connaitrai un pic de forme car mon stock de globules rouges aura été intégralement reconstitué. En nous privant d’environ 10% de notre stock de sang, le don simule en effet fortement son renouvellement.

En sommes, le don du sang est un moyen d’améliorer ses performances à court terme, parfaitement légal. Au-delà de cela, il me permet de me sentir vivant et de partager. Ceux qui me connaissent savent que c’est ce que je recherche dans ma pratique du triathlon !


Le don du sang, semble donc le meilleur dopage naturel que je connaisse ...



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jeudi 30 novembre 2017

Ces choses là (3ème partie)


C'est l'histoire de deux mecs qui se retrouvent dans la cuisine un matin, avec cet air niais accompagnant la question : "Alors, heureux ?". Ils ne sortent pas d'une nuit d'amour intense, mais d'une journée d'accomplissement qui le fut tout autant. Les préliminaires ont duré plus d'une année, tant il fallait avoir confiance en soi et en l'autre pour se lancer.

C'est l'histoire d'un mec, un temps chômeur, devenu super-héros aux yeux de ses filles pour l'éternité.

C'est aussi et, peut-être surtout, pour ces choses là que j'y retournerai en 2019, avec mon vieil ami David.



PS : étant volontier polygame en triathlon, cela me ferait plaisir de retrouver Quenotte, Martin, Vincent et BipBip à Maastricht ...




mercredi 22 novembre 2017

Le bonnet ; ce bonnet



Je crois bien que le bonnet de bain est l’accessoire plus insignifiant du triathlète ; surtout de ceux qui n’ont pas peur du ridicule.

Quand ma fille, Solène, m’a demandé pourquoi j’en portais un ; je lui ai répondu que c’était pour aller plus vite dans l’eau.

Quand Mélanie, la maître-nageuse, m’a posé la même question ; l’explication basée sur l’hydrodynamisme devenait obsolète. Je lui indiquais alors que je le mettais afin de protéger mes oreilles et le reste de l’ORL ; particulièrement lors de mon dos crawlé, effectué dans mon style caractéristique. Celui-là même qui m’oblige à prévenir les surveillants de baignade, qui risqueraient de croire que je me noie alors que j’agite les bras*.

Quand j’ai attrapé ce rhume qui rapproche l’homme de la mort, comme la coupure de papier**, cette hypothèse était également discréditée.

Je me suis alors résolu à l’évidence : « le » bonnet est bien l’accessoire le plus inutile du triathlète.

La raison pour laquelle je porte « ce » bonnet n’est pas physiologique mais purement psychologique. C’est un signe d’appartenance. Un clin d’œil à mes anciens copains du FIT, qui, j’espère, nagent encore avec … ou nagent encore … tout court !


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* Ne vous inquiétez pas, je nage bien plus propre et avec davantage d’aisance depuis que je suis passé à 3 séances de natation par semaine : « quand on s’entraîne, on progresse », comme je le dis à Solène … et ce n’est pas du bluff ici !

** voir l’excellent sketch de Florence FORESTI : J’aime pas les garçons, à partir de 3:15, si vous avez peu de temps ; mais ce serait dommage de ne pas profiter de son intégralité.

dimanche 5 novembre 2017

Ces choses là (2ème partie)



Après la force des mots*, le choc des photos !

Ah, Paris-Match et New Look peuvent aller se rhabiller ! Pas forcément leurs sujets …
Ce slogan et cette allusion, exceptionnellement graveleuse, pour exprimer toute la puissance de cette image et l’excitation qui en ressort.

C’est une capture d’écran, extraite après 11 minutes d’un reportage sur l’Ironman de Vichy 2017**. Ce n’est pas tant que je sois une star, que j’ai un super attaché de presse. Quenotte et son œil de lynx ayant visionné la vidéo à sa diffusion et s’étant empressé de me la partager. 

Ce souvenir humidifie mes yeux, comme cet arrosage inonda mon corps de substances salvatrices.

J’avais besoin d’eau pour me rafraîchir, tant la chaleur et le poids de la course risquaient de me conduire à la surchauffe.

J’avais besoin de ces sourires et de cette estime. Or, Yves avait raison : les bénévoles de Vichy sont simplement géniaux. Le concept est assez simple avec eux. Ils applaudissent chacun des concurrents. Si tu leur renvoies un sourire, c’est la ola. Si tu leur dis merci, tu es champion du monde !

Si donc l’un d’entre eux peut lire ces lignes, elles lui confirmeront à quel point son rôle a été précieux est apprécié. Si c’était l’un des deux compères du 1er ravitaillement de la course à pieds, qu’il sache que je trinque à sa santé à chaque fois que je bois du rosé. Il comprendra …

En visionnant ces trois secondes de vidéo, vous constaterez que je tourne sur moi-même. Il fallait que me rafraîchisse intégralement, c’est vrai. Mais, à la réflexion, cette danse ressemble à celle du Docteur E. BROWN lorsqu’il parvient à renvoyer Marty vers le Futur. C’est celle de la satisfaction car, à ce moment, je savais que j’irai au bout. Et si vous en observez la fin, vous pourrez lire sur mes lèvres : « Merci ».


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* Lire le précédent article et, surtout, ce SMS de BipBip qu’il relate

** Pour ceux qui ne pourraient lire le lien hypertexte, voici l’adresse https://vimeo.com/232004183. J'apparais à la 11ème minute ; mais cela ne doit pas vous dissuader de regarder le reste de la vidéo.

lundi 30 octobre 2017

Ces choses là (1ère partie)


On m'avait pourtant prévenu : "Il y a des choses que tu ne seras prêt d'oublier après ton premier (ironman)". Je viens donc de me promettre de continuer à vous les partager.

Car ce sont ces choses là, qui vous poussent à en faire un deuxième ... et le finir avec autant de bonheur, j'espère.

Ces choses, que BipBip évoque si bien dans son dernier article

Ces mots, guère plus que les 140 qu'utilisent Trump, qui font encore mouche aujourd'hui. 

Merci, l'ami !



[légende : extrait des nombreux SMS, échangés entre Fred et Vanessa, durant l'Ironman]




vendredi 6 octobre 2017

Transition



Hier soir, en écoutant cet album de Steve Lukather, je me suis dit qu’il était grand temps de reprendre le chemin du blog.

Ce n’est pas sa meilleure production, mais cela préparait probablement la meilleure : Toto XIV. Lui aussi, se sublime lorsqu’il est en groupe. Moi aussi, j’aimerais que le prochain ironman soit meilleur que le premier. Car, oui, il y en aura un.

« Transition » résume bien mon état d’esprit sportif. Passer d’un ironman au suivant. De ce « whaou – c’était le pied – je ne redescends pas » ; au prochain, en 2019. Délai nécessaire, pour laisser au corps et à son entourage, le temps de souffler. Délai nécessaire, pour m’améliorer dans les trois disciplines. Me définir comme un sportif hédoniste ne m’empêche pas de vouloir progresser … au contraire !

Alors que les guerriers, que sont Quenotte et Tony, ne peuvent s’empêcher de reprendre les chemins de l’entraînement et de la compétition, je me suis imposé une période de régénération. « Je » étant en parfaite osmose avec son enveloppe charnelle.
-      Monsieur DUVAL, c’est un herpès buccal que vous avez là. Vous avez vécu une situation stressante ces derniers temps ?
-      Oh non Docteur : juste un ironman !

Là où j’ai moins rigolé, c’est lorsque ma douleur au dos, s’est réveillée et amplifiée. C’était suite à un footing ; celui qu’on fait pour aller chercher le pain le dimanche matin, avec un petit détour histoire de …

J’ai saisi là l’occasion pour expérimenter ma première séance d’osthéo. Comme je ne voulais pas me faire manipuler par n’importe qui, j’ai hélé les copains. Martin, m’a indiqué l’adresse de sa soignante. Elle est top : sportive, femme de sportif et œuvrant sur des sportifs.  De sorte que le dialogue fut aussi efficace que ses contorsions. Après la prescription d’un bon site pour le training en home-trainer, cela confirme que nous avons les mêmes goûts lorsqu’il s’agit d’être bien accompagné sportivement …
Photo tirée de Global Cycling Network, pour ceux veulent se rincer les yeux ou sortir d’une séance complétement rincé … ou les deux !

Bref, une journée après, je pouvais rester (enfin !) debout plus de 5mn ; quatre jours après, j’entamais un footing de 25 minutes pour me remettre en confiance. Léger, oh oui, léger ; car la route sera longue. De plus, je souhaitais profiter de cet aléa pour rentabiliser ma carte de piscine et décomposer cette saison différemment des autres.  Quand on pratique le long, il n'y a pas de pépins ou d'incident ; juste des aléas à considérer pour adapter son chemin, dirait le Père Four'Yves.

Plus question donc, de décomposer mes macrocycles en VMA/PMA/Seuil, etc… 

... OUPS : je crains que ces termes de spécialistes n'aient entraîné une baisse de fréquentation du blog. C'était bien la peine de soigner le choix de ma dernière illustration !

Bref, pour ceux qui restent, cette saison de transition se composera de 4 blocs d’environ 12 semaines. Le premier sera axé sur une dominante de natation : j’avais écrit qu’il fallait que je bosse dessus ! Le second, au cœur de l’hiver, sur la course à pieds. A cette période, rien ne sert de se stresser à sortir le vélo, crever un pneu dans le meilleur cas et se faire agresser par un automobiliste en mode « justicier de la route », dans le pire. Une à deux séances de home trainer avec quelques vidéos motivantes feront l’affaire. Parallèlement à celles de GCN, il y a eu des reportages sur Jacques MAYOL et l’Ironman de Vichy ; il y aura celui d’Hawaïïïïïïïïï ! Le printemps, le retour des beaux jours (fériés si possible) permettront d’engranger le volume nécessaire au dernier bloc : celui qui m’amènera à la Triskel Race avec JC. Naturellement, chaque macrocycle fera l’objet d’une évaluation en course …

Cela pour dire que la stratégie d’entraînement n’est pas si éloignée de celle des entreprises, que j’accompagne, comme de celle des jeux. Ainsi, j’ai construit et animé deux jours de formation sur la stratégie d’entreprise à partir de la théorie des jeux. Les dirigeants sont repartis enthousiastes et, surtout, avec des idées (plus claires) sur les orientations à suivre. Bref, cet autosatisfacit, propre à tout sportif égocentré, pour dire j’ai adapté ma saison à ma ressource physique. Un dos en vrac, mais aussi la nécessité de m’entraîner différemment pour progresser.

Pour le reste, je revendique mon côté « aduslescent » ou grand gamin. Et ce n'est pas David qui s'en offusquera. Sur ce, je m’en vais jouer dans l’eau !

 

lundi 4 septembre 2017

13 heures et des émotions à l'infini

Cela fait plus d'un an que j'écris sur ce blog et que je vous livre les pensées qui m'ont conduit jusqu'à ce premier Ironman. Mais, je crois bien ne pas vous avoir partagé d'émotions. C'est inévitable maintenant ; tant il y en a eues.

La première, c'est cette excitation de la dernière semaine, commune à mon compère Quenotte. Les SMS fusent et on n'arrête pas de s'appeler sous un prétexte ou un autre : "des vraies gonzesses" ! Cela dit, sans caricature - aucune - à l'égard de la gente féminine, qui m'accompagne depuis 19 ans. Une femme, deux filles, une chatte : machos s'abstenir !

A l'excitation succède le trac, lors de la remise du dossard. Une bénévole attentionnée me propose de porter le bracelet vert, réservé aux triathlètes réalisant leur premier Ironman. Il doit permettre au public de mieux nous identifier et nous encourager davantage. A la réflexion, lorsque je croise les compétiteurs plus expérimentés, mollets impeccablement épilés, voir tatoués, j'ai l'impression de rentrer dans une boîte de nuit, affublé d'un T-shirt "puceau".


Après le trac, c'est l'anxiété. J'ai des douleurs dans le bas du dos, probablement liées à ma séance à "J-4" ; certainement accentuées à l'approche de la course. A quel point vont-elles l'impacter ? Seront-elles maîtrisables, en adoptant des positions et allures antalgiques, ou me contraindront-elles à abandonner ?

L'anxiété laissera durablement la place à la joie. La joie de retrouver Ben et sa famille. Car, après tout, le sport n'est qu'un prétexte à de bons moments entre amis. Et ça, je suis certain de vous l'avoir déjà écrit !

Tout cela me permet de gagner en sérénité ; ce d'autant que Jean-Charles, le père de Quenotte, nous fournit un soutien logistique des plus appréciables. De sorte que, comme je leur disais : "c'est comme pour mon mariage ; plus cela avance et plus je me détends". Etendu sur le sol à 30 minutes du départ, j'essaie de la conserver. Initialement, je m'étais allongé pour calmer le dos. Je m'y sens bien. J'y fais le plein de sensations : la bruine matinale et la composition de ce corps, considérablement modifié depuis un an à force d'entraînement. Les ambitions chronométriques étant des plus incertaines, également en raison de la chaleur attendue, je me focalise sur mes objectifs majeurs :
- Aller au bout de mon Projet (l'épreuve n'étant que son aboutissement ... et quel aboutissement !)
- Que me filles soient fières de moi

Je passe ici l'introspection tant attendue par la plupart des coureurs du long ; lorsque le corps endolori laisse la place à l'esprit. La journée, puisque la course durera bien plus de douze heures, doit donc être belle. J'ai envie d'en profiter. Je ne suis pas tant un compétiteur qu'un sportif hédoniste. Les derniers encouragements, que je me remémore, prolongent cet état d'esprit. Mention spéciale à l'étreinte et aux mots de Victoire, juste avant que nous ne quittions le mobil-home. J'ai décidé de positiver ; à tel point que je me réjouis de l'interdiction de combinaison. Elle me permet d'être en parfaite harmonie avec l'eau ; de me souvenir que j'aime cet élément. Alors, tant pis si la béquille de néoprène m'aurait permis de gagner plusieurs minutes sans me fatiguer !

Mais là, je suis en plein doute. J'ai fait le choix de nager près de la berge où le courant est moins fort. J'y suis esseulé. Craignant d'adopter un rythme trop lent, je rejoins la meute après 500 m. Les bouées sont proches et me sanctionnent : lorsque je nage, je tire les bords selon mon côté de respiration. Les carreaux de la piscine nous guident, mais en eau vive, cela ne pardonne pas. Plus de doute donc : il va falloir prendre des cours de natation. Je passe la bouée des 3000 m avec satisfaction et la nostalgie du Triathlon de Troyes. C'était en 2010. Mon visage s'était décomposé en constatant l'éloignement des bouées du parcours de 3 kilomètres. JC s'en rappelle encore. Là, je suis bien. Pas efficace (donc), mais bien. Je sors de l'eau en 1h35 : "ce qui est bien mais pas top". Comme les résultats du concours de police du Commissaire Bialès dans la Cité de la Peur.

Place aux 180 km de vélo. Mais avant cela, une longue transition. Suivant le conseil de David, j'ai été directement dans le fond de la tente pour y trouver plus facilement de la place. Je prends mon temps pour m'équiper, parfois à mon corps défendant. Il s'agit ici de mon torse mouillé, qui refuse un placement rapide du top de vélo, sans fermeture intégrale. Une fois sur le vélo, je suis euphorique. Je pense à tous vos encouragements, principalement reçus sur Facebook. C'est à se demander si Marc Zuckerberg n'a pas inventé l'Ironman pour nous rendre accrocs à son réseau social. Nous nous y sommes très souvent connectés, avec Quenotte. Pas tant pour comparer celui qui avait la plus grosse ... publication (à quoi pensiez-vous encore ?) ; mais partager toutes ces pensées positives. Les paysages sont sympas, mais pas autant que les bénévoles et le public. Enfin, cerise sur le gâteau : grâce au système de rolling-start, il y a très peu de drafting. Et puis, il ne faut pas se mentir : "on kiffe la position aéro" quand on fait du longue distance.

Je me méfie toutefois de l'euphorie, car cela précède généralement une hypoglycémie. Je m'efforce donc de boire régulièrement et de m'asperger. Car le soleil tape d'autant plus fort (36°C quand il y a de l'ombre) que mes derniers entraînements ont été réalisés en-deçà de 20°C. Je ne m'étonne donc pas de symptômes que je ressens au milieu du deuxième tour : le souffle court et l'inconfort à ce qui paraît plus aisé habituellement, rouler aux alentours de 30km/h sur du plat. 

Je mets pieds à terre au bout d'un peu plus de 6h05. Je n'ai donc pas perdu trop de temps malgré ce coup de chaud. Mais, il va me falloir continuer de gérer, de recouvrer mes forces. Pour preuve, je ne parviens à courir jusqu'à la tente de transition, dans laquelle je m'éternise. Ne soyez donc pas surpris que je ne traite pas d'émotions : j'en suis incapable depuis une heure. Les encouragements de deux bénévoles du premier ravitaillement, que je ne suis pas prêt d'oublier, n'y font rien. Je dois mon salut à une anglaise : ironie du sort pour un havrais ! "Go ! Keep on running !". Il n'y a plus guère que lorsqu'ils ont un ballon ovale entre les mains, qu'ils me restent antipathiques.

Me voilà donc ragaillardi et même surpris, lorsque je découvre Romain Guillaume scandant mon prénom (inscrit sur mon dossard). C'est l'un des meilleurs triathlètes longue distance du monde. Ça, c'est l'esprit Ironman ! Les pro qui encouragent les amateurs.
La machine est en marche
- J'irai au bout car rien ne peux m'arrêter
- Je n'ai jamais été le plus rapide en sport, mais j'ai une endurance à toute épreuve.

Un seul mot d'ordre désormais : plaisir. Tous les conseils allaient dans ce sens. Cette photo des Pape ne cesse de m'accompagner pour mieux les illustrer.

J'y ajoute une chansonnette, que seul Morgan comprendra : "Ce soir, c'est ton soir Fréro". Voilà les leviers d'automotivation, qui m'accompagneront. Ils me font énormément de bien. Je suis confiant. A la fin du premier tour, je retrouve Vanessa et les filles avant de passer à proximité de la Finish Line en mode " Un jour elle sera mienne. Oh oui. Un jour elle sera mienne". Cela me donne envie de revoir Wayne's world. Pas vous ? Bref. Si, c'est pas du pur bonheur tout ça ...

... Et bien non ! Il y a encore mieux. Ta femme qui réalise un reportage de dingue et t'avise de toutes les réactions qui tombent par SMS ou sur Facebook : "ton frère et au taquet" ; "BipBip et David t'encouragent ... ma mère aussi". J'en passe, et des meilleurs, comme on dit ! Et lorsque tu les consultes lendemain sur le téléphone, tu te dis que tu n'étais pas totalement déshydraté : il te reste un peu de liquide sous les yeux ...

Je prends le premier chouchou, que je dédie aux copains de MSA TRI et du Free Iron Team, avant de m'engager sur le 2ème tour. J'aperçois Quenotte, à l'arrêt, avec un chouchou de plus et de sacrées courbatures. "Courage ! Pense à Zinzin : ça va revenir". Je ne m'attarde pas car ce n'est pas rendre service au collègue. Plus loin, c'est Ben que je dépasse : toujours ses problèmes d'alimentation, lorsque la distance s'allonge. "Je ne sais toujours pas si je vais te remercier ou te maudir de m'avoir entraîné là-dedans, mais j'ai ma petite idée". Je le retrouverai, alité sur une civière, avant son abandon au 3ème tour. Il va beaucoup mieux. C'est dans ces moments que l'on est particulièrement empathique.

En prenant le deuxième chouchou, j'entends Victoire "Papa : on est super fières de toi". Au troisième et dernier, Solène fera preuve du pragmatisme, qui la caractérise : "de toutes façons, tu es le meilleur pour moi". Ces mots résonnent encore. C'est le bonheur d'être père. "Le bonheur dans l'accomplissement de sa tâche", analysait BipBip, s'agissant du du lien entre le mythe de Sisyphe et notre discipline. Tu ne croyais pas si bien dire !

Mais, revenons à la course. Le deuxième chouchou, c'est pour Black Design et les Decibel. Mes deux groupes de rocks, qui m'ont tant apporté. Un truc sympa, qui devient une passion, puis un véritable Projet ; avec un "P" majuscule. Toute ressemblance avec mon vécu de l'ironman ne sera pas fortuite ! Frustration et Cindy m'activent pour les premiers ; Amy et Un autre Monde (seule reprise de mon répertoire du jour) pour le second. C'est d'autant plus génial, que j'aperçois les fantômes de mes copains de lycée, scandant du "Allez Titine" à tout-va sur les trottoirs. Et "Titine", ce n'est pas inscrit sur le dossard !

Le dernier chouchou, c'est pour BipBip. Autant une reconnaissance qu'une promesse. Après les embrassades de circonstance à mes bénévoles préférés du 1er ravito et le pont, mes pensées vont vers David. Pour tout vous dire, alors que les pro programment le wattage de leur parcours vélo, j'ai plannifié mes pensées/dédicaces positives, que je déclenchais à chaque passage de pont : huit au total qui me permettaient de penser à chacun d'entre vous. Courir à l'ocytocine : c'est juste le pied ! Je cours relâché ; trop pour performer, mais épanoui : c'est l'essentiel. David, donc, me semblait constituer la synthèse de tout cela. Le sport et l'amitié. L'accompagnement dans les moments forts comme dans les temps faibles. Les deux derniers kilomètres confirmeront le fameux "théorème de Martin". Je cours tout seul, tâchant de retenir toutes ces sensations et ces moments à l'infini.

Une dernière salutation à mes supportrices, dont aucun qualificatif ne serait à la hauteur de ce que je ressens pour elles. Puis, c'est le passage de la Finish Line, tant attendu. Elle est mienne comme ce signe est votre : un "M" comme "Merci".


Voilà donc mon premier ironman, bouclé en 13 heures, avec des émotions à l'infiniLa plus récente d'entre elles fût néanmoins la peur. Peur que la fin de ce billet n'accompagne celle de ce Projet, qui m'a tant marqué. Mais il n'y a pas de raisons. Et je compte bien remonter "cette foutue pierre" ailleurs, mais toujours accompagné. C'est fou ce que ça peut procurer comme émotions. Quel bonheur partagé avec mes chéries ! Je ne voudrais d'ailleurs pas décevoir Solène, me demandant : "maintenant que tu as terminé l'Ironman, tu vas faire quel Marvel ?"


A bientôt donc ...


IronLoulou

jeudi 10 août 2017

8 kilomètres


"My keenest memory of my first time IRONMAN experience (IRONMAN Florida) was the last 5 miles of the run course - how it was dark and surreally quiet. The only sound I remember for those last 5 miles was the sound of my shoes hitting the pavement, and then as I got closer to the finish line I could see the lights, hear the music, and Mike Reilly bringing the athletes home! I can’t wait for you to have that experience – it will be one of the most memorable moments of your life. My one piece of advice… RUN SLOWLY down the finish chute, take in every sound, face, and cheer sign – high five little kids, thank those spectators who are bringing you in! You are giving them an amazing gift BTW – you are allowing them to share your IRONMAN finish with you….. pretty darn special! "

Je me demandais ce que j'allais partager avec vous cette semaine. L'organisation IRONMAN®* fait et écrit bien les choses ...

La visualisation est un outils fondamental de la préparation mentale du sportif. En tout cas, pour moi ; que ce soit en triathlon ou dans ma vie professionnelle.

Ce récit relate les 8 derniers kilomètres du premier Ironman d'un organisateur (5 miles dans le texte). Il m'inspire d'autant plus qu'il corrobore le "théorème de Martin". Reste à imaginer les 218 précédents ...

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* Je la remercie par avance pour l'utilisation de cette image, accompagnant le courriel de ce matin et qui m'a fait frissonné.

mercredi 2 août 2017

Money Time





Les fans de sports US, au premier rang desquels Manu, saisiront rapidement l’image que je voulait partager avec vous : « it's money time » !

On y est ! Ca fait près d’un an que l’idée me trottait dans la tête. Près d’un an que je m’y prépare. Le rêve est à portée de bras, de braquets et de runnings. « Je ressens comme un immense besoin d’y être … j’en peux plus en fait ! ». Les SMS de Quenotte sont parfois plus efficaces que mes nombreuses lignes. Bon sang ! Encore un petit mois pour « faire du jus ». Trouver ce savant dosage, dont je vous parlais dernièrement. Le corps est affûté comme jamais. La balance et le klaxon de ces trois donzelles en clio blanche, croisées alors que je rentrais d’une séance sur piste, ne mentent pas ;-). Bref, il s’agit maintenant d’acheminer cette caisse à bon port et dans les meilleures dispositions.

C’est notre « money time ». Il a ce point commun avec les sports US, qu’en relativement peu de temps (par rapport à la durée de la préparation), on peut tout gagner ou, ici, tout perdre. Ca se joue sur quelques minutes au basket. Ca s’est joué sur un quart-temps au dernier superbowl. Ca se jouera pour nous sur les quatre dernières semaines de cette longue période, qui en aura duré plus de cinquante.

De l’amnégation, du sang-froid et de la détermination ! Voilà ce qu’il reste à mettre.

Du sang-froid, en ce lundi soir, des plus gris, lorsque tu prends un silex sur le boyau. Le temps de faire la réparation et tu sais qu’il sera impossible de rentrer avant la nuit, si tu effectues l’intégralité de la séance prévue : 2h à 70%. Qu’importe, le plus difficile étant derrière moi, je fais contre mauvaise fortune bon cœur : un entraînement au changement de boyau (roue arrière de surcroît), et voilà une séance de récup’ de réalisée ! J’arriverai donc plus tôt chez Xavier qui m’a demandé de m’occuper de sa poule en son absence … pas Caro : une vrai poule ! Je suis ravi de pouvoir leur rendre service pour la réciprocité et, parcequ’il faut bien l’avouer, lorsqu’on prépare un ironman, on n’est pas très social. Si on oublie de prendre des nouvelles ou qu’on n’est pas invité un samedi soir, on n’est pas vexé : on pourra rouler plus longtemps le dimanche matin !

De l’amnégation en ce mercredi matin pour l’une de mes dernières sorties sollicitantes en course à pieds, à jeun. Il fallait en vouloir et ouvrir « la boîte à pensées positives ». Je l’ai remplie de mots glanés sur le blog et Facebook. Mercredi, c’était un spécial Elise. N’hésitez pas : il reste de la place ! Innondez-moi de commentaires et de SMS : je sais que j’en aurai besoin ! Mercredi, le jeu en valait la chandelle car, le soir, je pouvais me consacrer intégralement au retour de mes chéries. Ayant pris un nouveau travail, je n’ai pu les accompagner en vacances. Cela m’a permis d’enquiller le volume d’entraînement, dont je vous ai fait part. Mais, elles me manquaient. J’ai ce côté « fleur bleue », dont me qualifie volontiers Elise, future marathonnienne et pas que … Autrement dit, ou chanté, Bon Jovi a laissé la place à Deff Leppard, particulièrement la dernière chanson de l’album génial « Hystéria » : Love and Affection. Cela devait étonner mon petit Frère, Benjamin, et mes copains de lycée, de ne pas avoir mentionné, en une vingtaine de billets, mon groupe favori de l'époque !
   
Bon, après étude des paroles avec mon piètre niveau d’anglais, « c’est pas qu’est-ce que je voulais dire ». Je voulais juste Love and Affection. Il vaut mieux oublier ce que Joe Elliot chante avant. A tout le moins, tant que les enfants ne sont pas couchés …

Mais reprenons : du sang-froid (encore !). C’était samedi. Avant la sortie vélo, je démonte mon jeu de direction pour le regraisser. Je le sens trop dur. Seulement voilà ! Impossible de le remonter correctement ! Autant, je maîtrise mieux les pneux et la transmission, autant là …


Je me souviens que cet élément nous avez donné mal à maille à partir lors du montage du vélo, il y a six ans. Avec JC, et malgré l’ordonnancement que m’avait suggéré Bertrand. J’en parle à ma chérie qui, très compréhensive, me laisse filer avec mon bike et mon stress. Direction donc« Darnan ». Il règle le vélo, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. « Tiens, elle servait à çà cette vis ? ». « MERCI ! » Il aurait été délicat de gérer quelques temps d’indisponibilité de mon vélo, tant pour l’entraînement, qui reste à accomplir, que le sérénité qu’il faut préserver. Ce dépannage valait bien un lien hypertexte sur le blog et une mention sur mon – tout aussi modeste – compte FB, non ?

De la détermination, c’est lorsqu’il faut vraiment y retourner, le lendemain matin. Certes, en annulant la sortie du samedi, j’en ai profité pour passer plus de temps avec mes chéries, mais ce dimanche il faut vraiment y aller, cette fois. La séance est importante. Il fait un temps à ne pas mettre un spad dehors. Mais j’y vais. Je me motive en reprenant mon fidèle 650 (c’était bien la peine de réparer l’autre !) et en mangeant un maximum de côtes. Non, ce n’est pas du « spécifique »: il n’y aura pas autant de bosses (et de nuages !) à Vichy. Mais, ça fait du bien de changer et les côtes m’assurent de rouler dans les zones d’intensité, de ne pas m’endormir.

Ce midi, la séance de piste était délicate. Mais, je me sens bien et en pleine confiance. Le klaxon et les salutations féminines, y contribuent un peu. Mais c’est surtout, ce sentiment de gérer convenablement ce « money time » : un soupçon de sollicitations et beaucoup de récup’.

Finallement, le temps passe vite, Quenotte : il ne reste que 23 jours avant de retrouver l’Ami Ben, 25 (et 1h30) avant la finish line …


Je me repasse Love and Affection pour fêter ça et continuer à patienter.


jeudi 27 juillet 2017

JC



JC, c’est l’homme de mes premières fois … en triathlon. 1er Distance Olympique, avec Willy à Noyon (2008) et 1er longue distance au Doussard avec Ben (2009). J’évoquais, avec émotion, le triathlon par équipe de Caen. Ce dernier figure également sur le podium de mes meilleurs souvenirs. Si vous êtes sages et enthousiastes, je le mettrai en forme pour le blog. Cette proposition vaut également dans l’hypothèse, bien plus probable, d’un manque d’inspiration.

Car cette semaine de pic, à 19h, annoncait que le plus dur était à venir. Paradoxalement, c’est « normal », si j’ose dire, d’être fatigué après s’en être mis plein la gu….ibole. L’exercice est des plus basiques : tu nages, tu pédales et tu cours même si tu as mal. « I’ll sleep when I’m dead » comme le chante Bon Jovi  et comme le scande Anthony Leroy ,quand il avale les kilomètres, comme on avale des pintes à la Saint Patrick. Autrement dit, tu te contentes de « faire le job », pour employer l’expression de Quenotte.

La suite est plus difficile, car bien plus subtile. Il faut d’abord jouer avec justesse et finesse sur les sollicitations et les plages de récupération. Et puis, il faut continuer à se motiver, malgré la fatigue et une baisse de charge. C’est facile de trouver un levier en se disant que l’on va rouler 30 mn de plus le dimanche. Bien moins, quand il s’agit de ne rouler « que » 3h30. « No pain, no gain ». Oui. Mais, il faut y ajouter que « sans repos, point de salut ». C’est l’art délicat de la surcompensation. Arriver (trop) fatigué sur une compétition ne te permet pas d’espérer mieux que si tu t’es entraîné à un train de sénateur … et que tu as été aussi (peu) assidu que lui.

Bref, bien des réflexions sur mes ressentis et les perspectives d’entraînement à venir. C’est à ce prix, que je réussirai. Alors que je vous écris ces lignes, mes séances sont planifiées jusqu’au 26 aôut. Une carnet de commandes à un mois, que bien des entrepreneurs aimeraient. Un carnet de commandes, dont j’ai fondamentalement besoin … psychologiquement. Je dois me rassurer sur le fait que je suis dans le vrai : toujours cette question de confiance. Celle que je retrouve en m’autosatisfaisant : « C’est logique que je relâche ici, car le lendemain m’attend une séance délicate ». Ma programmation permet donc de me réconforter, tout autant que les échanges que j’ai avec ma Team Vichy, ainsi qu’avec JC, en ce samedi pluvieux.

C’était une séance de course à pied en forêt. 50 mn à courir, s’oxygéner et échanger … toujours. Il est en VTT car n’est plus au même niveau que celui avec lequel je l’ai laissé à Belfort en 2012. Mais ça reste un plaisir. Celui-là même, que je m’étais promis de ne pas oublier. MERCI ! Ce moment arrivait à point nommé. Alors, je décide de lui rendre l’appareil. Ce, en lui proposant faire un nouveau long avec lui. Long, dont il a besoin pour se motiver à aller s’entraîner. Long, dont il aura besoin comme une étape pour réaliser son rêve en 2020 : l’Embruman. Rendez-vous donc en Bretagne, fin septembre 2018 pour la Triskel Race !


Et tant qu’à avoir ces perspectives, dont j’ai besoin, je n’ai pu que me réjouir lorsque David m’a indiqué ne pas être certain de réaliser sixième ironman en 2018. « Tant mieux : on le fera ensemble en 2019 ! »