Ah les amis ! Au
jeu de la ritournelle qui vous restera en tête un bon bout de temps, j’espère
prendre une longueur d’avance sur Bertrand avec cette chanson. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je
vous la partage, comme la semaine d’entraînement qui l’a provoquée.
19h00 : j’ai les
paupières qui tombent en écrivant cela. 19h00 … Non, je ne vous parle pas de l’heure
à laquelle je m’attelle à ce billet. 19h00 : c’est le
temps d’entraînement, que j’ai accumulé durant cette semaine ; la plus difficile
de mon programme d’entraînement. Yes, « We did dit ! ».
Que les traducteurs
et mon prof d’anglais préféré, Martin, ne s’affolent pas : les mots sont
choisis. Une fois n’est pas coutume, j’ai privilégié la version anglaise à
la française : « C’est gagné ». D’abord parce que cela ne
sera pas « gagné » avant le JT de 20h du 27 août. Ce n’est pas tant
que j’espère passer à la TV, que l’objectif chronométrique, que je me suis fixé,
m’amènera à vous éloigner un temps de votre téléviseur ou de votre dîner
dominical. Car, oui, je compte sur vous pour suivre – à minima – ma fin de
parcours au travers du « log tracker » de l’organisation ou du compte
facebook de ma chérie. L’Ironman est une épreuve individuelle, que
je ne saurais réaliser totalement seul. D'où, l'importance du "we" dans la formulation, comme de ceux qui m'accompagnent à l'image de ceux que sollicite ou rencontre Dora : « c'est la carte, c'est la carte, c'est la carte, ... »
L’Ironman
est une épreuve individuelle, que je prépare avec les copains. Certes, j’étais seul lors de mon aquathlon
improvisé de lundi soir (55 mn de natation avec 18 x 75m, avant d’enfiler les
runnings pour 3 X 5 mn de débouchage d’aorte). Certes, sur les séances du mardi
au jeudi, je l’étais tout autant ... Mais plus à partir de ce vendredi 14 juillet.
Lorsque le corps commence à fatiguer, que la lassitude s’accumule avec les
longueurs de bassin, quoi de mieux qu’une virée à Etretat pour aller nager avec
coach BipBip et son fils, de passage en Normandie ? A vrai dire … rien !
A tout seigneur tout honneur, je
me dois de vous vous renvoyer à son blog
où vous trouvez cette photo, son récit et d’autres encore.
En nous promenant ensuite le long
de la plage avec sa petite famille ; là-même où j’ai demandé ma femme en
mariage, nous n’avons pu nous empêcher d’échanger sur les séances clefs nécessaires, à la réussite d’un Ironman. Il y a le fameux « 10 X 200 à J-4 »
et la sortie dominicale de 6h de vélo enchaînée de 1h30 de running. Nul doute
que cette natation aura également toute son importance ... pas tant pour
l'aspect physiologique que le booster psychologique. MERCI !
Je profite de ces lignes, cher
Fred, pour te remercier d’avoir contribué à m’amener là. Là, à 6 semaines de
mon premier Ironman. Ce défi, qui pourrait semblait fou. Dont, je ne me sentais
pas « naturellement capable ». Un petit retour sur mon billet « Libéré, délivré »,
nous rafraîchira la mémoire en ce sens, augmentera la fréquentation de ma page
égocentrée, et me permettra de réaliser le break face à Bertrand !
Au-delà de ta science du
triathlon, c’est ton coaching, dans le cadre de ma préparation pour le longue
distance du Havre 2013, qui m’a considérablement marqué. Je parvenais à
enquiller une douzaine d’heures d’entraînements avec des intervalles à haute
intensité, au plus fort de ta programmation. « Devenir ironman, c’est (me) prouver (…) que « je suis
capable de » »,
comme je l’écrivais dans le billet du 30 octobre. C’était une révélation ;
le début de ce chemin.
Mais, je ne le savais pas encore.
En effet, la suite a été moins glorieuse. Je dois abandonner, à grands regrets,
cette épreuve en raison d’un pépin mécanique. Je suis amer et dépité. La saison
n’avait pas été brillante ; incapable que j’étais de faire mieux que mes chronos
des années précédentes. D’où cette proposition de coaching, dont j’attendais
beaucoup. Je me sentais bien. Bien dans les jambes, bien dans la tête … mais
pas en bricolage. Ce qui est arrivé ; je l’éviterai aujourd’hui, notamment
en faisant une meilleure révision de mon vélo avant la course. Je suis amer et
dépité. Je pense être d’autant plus fini pour le triathlon que j’entame une
aventure entrepreneuriale, incompatible avec le sport.
C’est du moins ce que j’imagine,
avant que David, Sylvain, et les inséparables Caro et Xavier (et pour cause,
ils sont mariés !), ne me proposent de réaliser, en septembre 2014, le sprint
par équipe de Caen. « Allez : c’est
court pour toi, vu ce que tu faisais avant !». « 20 bornes à vélo et 5
en course à pieds ; ca va passer vite … et on t’aidera pour la
natation ». Quelques séances à Jumièges nous permettent de travailler
ce collectif et me rassurer en natation. Puis, c’est probablement l’un de mes
meilleurs souvenirs de triathlon. Je me revois encore frôler délicatement les
jambes de Caro …
… en tout bien tout honneur
puisque je profite de son aspiration natatoire (à quoi pensiez-vous ?) tandis
que David me pousse régulièrement au niveau du pied pour m’aider à relancer. Il
fera une bonne partie du travail à vélo. Je prendrai quelques relais, juste
devant les photographes, histoire de faire aussi ma part du job et d’aider les
3 copains à l’arrière : c’est la moindre des choses, après toute la
protection, dont ils m’ont fait bénéficier en natation.
Là, l’image est trompeuse. D’abord,
je ne fais pas partie de Rouen Tri. J’en porte les couleurs, afin de respecter
le règlement de la course, imposant une unicité des tenues. Ensuite, il faut
avouer que je ne suis pas aussi affûté que j’en ai l’air car d’autres photos
étaient bien plus compromettantes à cet égard …
La suite, c’est une course à pied
solidaire, malheureusement sans David, qui s’était blessé à la voute plantaire
deux semaines avant. Solidaire, car on encourage désormais fortement Sylvain.
Il est dans le dur. Nous pourrions terminer à trois, mais ce n’est pas l’esprit.
On est donc resté ensemble de bout en bout, tendant nos bras à l’arrivée. Non : point de geste victorieux. Nous avions simplement inscrit une lettre sur chacun
de nos bras, afin de constituer « D-A-V-I-D » pour aller au bout de notre envie de partage.
La fin, ce sont des
congratulations et une surprise. Tandis que nous retournons aux voitures, nous
sommes appelés pour le podium. Ca alors ? C’est une chose, dont je n’ai
pas à me soucier d'habitude ! Xavier, Caro et David arriveront à temps pour immortaliser l’événement
et ces regards inspirés …
2ème équipe mixte. C’est
plutôt pas mal et, surtout, réalisé grâce à cette belle cohésion d’équipe, qui
m’émeut encore. Ce faisant, ce billet me permet de vous faire enfin le
compte-rendu de cette compétition car ils le valaient bien. Pas le récit, les
copains ! Bref, je n’ai toujours pas compris pourquoi le
triathlon était classé comme un sport individuel.
Je retrouve David et son regard
lubrique, ce dimanche matin. J’ai déjà accumulé plus de 11h de training, dont 3h16 de vélo puis de natation avec du rythme la veille. Je sais que ça va
être dur pour les jambes et pouvoir compter sur lui. Sa discussion, puis sa
roue me sont précieuses. Ca fait bientôt 23 ans que ça dure, et j’espère que
cela ne s’arrêtera jamais … notre relation, pas cette sortie ! Cette dernière me
semble interminable depuis que je l’ai quitté après 3h45, et, surtout, à chaque
passage devant … des barbecues ! Ah, c’est face à une telle adversité, qu’on
sait si on va devenir Ironman. L’odeur des pains aux chocolats, à l'aube, je m’y étais habitué. Là, c’est pire ! Propos, confirmés
par mon acolyte Quenotte, avec qui je débriefais de la semaine occultant
totalement le Tour de France à la TV en cette fin de dimanche.
Car tu as beau être
superbement entouré, le triathlon reste un sport individuel. Il me faut désormais faire face à l’adversité, quand bien
même elle était prévisible. Le parcours se termine par 1h de côte et de
malplats. Non. Je ne poserai pas le vélo avant d’avoir parcouru 160 bornes et
6h. Non. Je ne mettrai pas le pied à terre, quand bien même les fourmies dans
le gauche me brûlent. Arghhhhhhhh. Satanée génétique ! Mais ce n’est pas ce
qui m’arrêtera. Je desserre les velcros de ma chaussure, profite d’un
faux-plat descendant pour déclipser et m’étirer, tandis que les côtes sont un prétexte
à me remettre en danseuse ; soulageant la zone du périnée fort compressée (et expliquant les difficultés de circulations
sanguine). Pour le coup, je suis bien
heureux de ne plus avoir de projet d’enfants …
Je dépose le vélo
bien cuit. Il faudra que je m’asseye dans le garage pour réaliser la transition
la plus longue de mon histoire de triathlète. Même Martin irait plus vite, c’est
dire ! Ensuite, deux options s’offrent à moi. Courir une heure pour
travailler ces sensations de course en préfatigue. Ou faire deux des trois
tours, que j’ai réalisés mardi soir en 2h08. Après tout, j’ai déjà un long run
dans les pattes …
Mais non ! Je n’ai
qu’une solution. Je l’ai promis à BipBip et annoncé à David. Je ferai au moins
deux tours, coûte que coûte. Oui, je vais souffrir et mettrai probablement plus
de temps que mardi. Mais oui, l’Ironman doit se préparer dans la tête. Je dois
aller au bout de la logique. Je n’ai rien à perdre. Les filles sont parties en
vacances, donc je n’ai personne qui m’attend et à honorer de ma présence. Banzaï !
Le premier tour sera réalisé en 46mn avec un boucle de 900 m du parcours
sportif réalisé en 5’30 (vs 43mn et 5’ mardi en moyenne) : encourageant.
Le deuxième sera le calvaire. Cela fait partie de ces sensations du long. Quand
tu paies cash tes erreurs
- d’hydration : je n’ai pas assez bu pendant
que j’étais avec David ; c’était trop tard ensuite
- de tenue (si, si !) : j’étais très content de mon haut de vélo (j’avais visiblement moins souffert que David), mais
il n’était pas suffisamment aéré pour courir
Quenotte m’avait bien
alerté sur cet aspect vestimentaire. Mais, comme souvent, il faut que je fasse
moi-même l’erreur : les entraînements sont (aussi) faits pour çà. Je m’arrêterai
deux fois. La première pour remettre ma chaussure gauche qui a un « trou »
au niveau talon, générant un frottement. Puis à 2 bornes de la fin. Plus de son, plus d’image.
« A-plu-pile-Papa ». Le
petit lapin rose me nargue déjà. Pas celui d’Alice au Pays des Merveilles, mais
celui-là !
Alors, je repense au
Théorème de Martin. « Il n’y a que
40 km sur les marathons Ironman. Après, il ne te reste qu’à profiter des 2
derniers. ». J’ouvre les yeux, l’atmosphère forestière est des plus
agréables. Je suis bien.
L’Ironman est une épreuve individuelle, que je prépare avec les copains "IRL" (in real life) ou dans mon esprit. We will do it ! Hooray !
Bravo bravo, sportif et endurant à n'en pas douter.
RépondreSupprimerCe fut un grand moment de se retrouver à Etretat, et ce moment restera un moment dans nos têtes, sans compter que nous étions les seuls à se baigner dans ces conditions de mer et de température... Merci pour tes mots gentils me concernant, mais tu sais, il n'y a pas de science infuse dans ce sport, certaines séances qui marchent sur certains ne marchent pas sur d'autres... Fais comme tu le sentiras (à l'intuition) à quelques jours du GRAND jour. Nul doute que tu seras prêt pour ton RDV à Vichy. Le plus dur est derrière toi.
RépondreSupprimerTa team te suivra de près, tu en as besoin. Plus que quelques jours pour rentrer dans le cercle des IronMen. Ce qui précède le marathon n'est rien, ça passera. Après, à toi de trouver le rythme dont nous avons parlé.
Bonne fin de prépa: take it easy ! A bientôt !
Fred