La piscine de Canteleu étant une nouvelle fois fermée, je me suis demandé si je ne devais pas envisager un autre sport. Le hockey sur glace me vint à l'esprit. Peut-être, parce que c'est la seule discipline collective majeure, dans laquelle un club normand figure en élite. Certainement, car cette scène mythique de Wayne's World démontre que je suis resté bloqué dans les années 90 et qu'elle me permettra d'illustrer cet article.
Il faut dire que le COVID interrompt régulièrement les aspirations sportives ; comme les voitures, cette partie rêvée des deux héros. En réalité, comme je l'indiquais dans un billet antérieur, ce sont surtout les incohérences des autorités sanitaires, qui sont en cause. Mais peut-être suis-je de mauvaise foi, car déçu d'être malchanceux. Oui, malchanceux ; car, à deux kilomètres près, je me trouvais dans "la zone bénite". Un périmètre extraordinaire dans lequel le COVID, comme les retombées de l'incendie Lubrizol, ne pénètrent pas. Sinon, comment expliquer que la Foire Saint Romain y ait lieu ? C'est fort ! Alléluia ! Car, pendant ce temps, la piscine de Canteleu reste fermée malgré un protocole sanitaire scrupuleux. Romaric me confirmera certainement qu'il n'y a pas eu de COVID de signalé, grâce à cela. Mais bon. Après tout, si la foire peut permettre à des sédentaires de faire leurs 10 000 pas, une fois par an ; avant d'avaler des fritures, comme le reste du temps (...). Les voies du seigneur sont décidément impénétrables. Alléluia !
Mais au-delà des interruptions, ce qui m'inspire le plus dans l'extrait, c'est cette notion d'engagement.
Avec le ton s'il vous plait :
"Engag'men-ent !"
Oui. C'est bien là l'essentiel. Resté focus, engagé, en faisant fis de ce qui se passe autour. Le Gelreman, c'est loin. Mais, il ne faut pas perdre de temps sur ce chemin exigeant, qui doit m'amener sur ma Montagne Sub11.
Ce midi, j'en ai achevé une première étape, axée sur du travail à vélo. Initialement, je pensais m'aligner sur la Gentleman du Cailly, comme en 2018 avec David. Mais, elle n'a pas résisté au COVID. C'était à prévoir. Et j'avais donc anticipé le coup en me chronométrant sur une distance et un profil quasi-similaire, fin juin : le "RDCL Tour Conihout". C'est une boucle de 12,37 km qui a l'avantage d'être abrité et très emprunté par les triathlètes, notamment lors du triathlon de Jumièges. L'idéal donc pour mesurer ses efforts par rapport aux autres et, surtout par rapport à soi.
Par rapport à soi, car quand on voit les gaillards qui sont dans le top 10 du KOM, on oublie l'envie de s'y frotter. Et, surtout, car on ne peut pas se plaindre du vent et de la circulation. Il n'y a qu'un "cédez le passage" à aborder, avant le dernier tiers, très casse-pattes, du parcours.
Je réalise donc le test à plus de 36km/h de moyenne ; mais ne parviens pas à passer sous les 20 mn et améliorer ma précédente marque de plus de 5,20%.
J'ouvre donc la boîte à excuses. D'abord une sortie de rhume, comme en atteste l'état de mes gants (...). Ensuite, le patin gauche du frein arrière frottait sur ma roue. Naturellement, je ne m'en suis rendu compte qu'en arrivant à la maison. J'avais pourtant bien vérifier en montant les roues aéros ; mais il est probable que l'étrier se soit légèrement décalé en cours de sortie. Cela expliquerait pourquoi je n'atteins pas les 35km/h sur mon deuxième tiers ("Yvetot Tri Part 1") ; alors même que c'est plat et qu'y passais à 37 km/h la semaine dernière !
Ces données Strava confirment mes intuitions en course et ce qu'indiquait mon compteur. Un petit 36, en passant à proximité d'un point de repère, devant lequel je filais à 40, huit jours auparavant.
Petit coup au moral. Et cette petite voix qui te dit "Allez, lâche. Ce sera pour la prochaine fois. Relâche toi". La même que durant le marathon de l'ironman. Et justement ; à ce moment ....
"Engag'men-ent !"
Alors je décide de continuer d'appuyer. Ne rien lâcher. Ne pas avoir de regrets. Je me jugerai à la fin de la boucle ; pas avant. J'appuie même si ça fait mal et même si je pense aller moins vite. Mais, je ne le saurai pas avant d'être arrivé.
C'est une version sportive de Van Halen, qui a "jumpé" dans l'au-delà cette semaine.
Ah, might as well jump, jump
Go ahead and jump
You say you don't know, you won't know until you begin
Et puis, ce chrono est un indicateur parmi d'autres ; notamment les fameux KOM. Je me suis pris au jeu et ça m'a bien plu. Ca permet d'agrémenter une sortie tranquille avec les potes, en les quittant 2-3 mn pour aller chercher un top 3 sur un segment, qui vous convient. Ca permet de jouer au "concours de kekettes", en en prenant un près de chez soi. C'est le kif, à défaut de mettre un dossard. Et ça permet de bien travailler, s'ils sont disputés intelligemment.
"Engag'men-ent !"
Me voilà donc bien engagé, justement, sur mon chemin.
Le bloc vélo m'a rendu confiant : je flirte de plus en plus souvent avec les 40km/h sur le plat et les top 10 de certains KOM. Il doit être suivi d'une période de préparation, qui doit m'amener au Trail de Montigny. S'il devait être annulé, je le remplacerais par un run d'une vingtaine de kilomètres, dans la même forêt.
Ma programmation sera ainsi ponctuée de différents tests ; permettant de :
- se motiver dans les entraînements qui les précèdent ; et ce sera important quand les jours seront plus froids et pluvieux, avec des piscines fermées
- travailler le mental : trouver des leviers et des ancrages pour le moment M (comme marathon) du jour J
"Engag'men-ent !"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire