Charly se dresse sur son youpala. Un pas, puis l'autre. Que faire de ces pieds, au contact d'un sol, bien plus froid que la chaleur de ses parents ? La jambe fléchit et tremble comme son buste, rempli de rires.
Son trotteur n'avance plus. D'aucuns diraient qu'il commet des erreurs de débutant. Qu'importe ! Maman, elle, agit et l'aide doucement. Il était simplement bloqué contre le canapé.
Ragaillardi par cette assistance réconfortante, Charly repart dare - dare.
Ca va trop vite ! Faut qu'j'm'arrête. Qu'importe ! Papa est là. Il me regarde. On se marre. Qu'est-ce qu'on est bien là.
Quel joie de découvrir cela. J'existe au travers de mon corps et des yeux de mes aimants. J'existe et suis en devenir car, à coup sûr, j'arriverai à la phase suivante : marcher.
Charly découvre de nouvelles sensations : ça l'enivre. Il prend conscience d'horizons infinis à explorer et de la puissance de cette enveloppe, en éternelle construction. Celle du rire et de l'amour de ses proches.
Ces fondamentaux*, que je peux oublier, engoncé dans un costume de "grand". Celui que j'enfile, endimanché et obnubilé par des objectifs de performance chronométrique.
Le plaisir de ces nouveaux stimuli et de dépasser mes limites, pas à pas, sous les encouragements de mes proches.
Charly avait raison.
IronLoulou
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* Terme rugbystique oblige, à une semaine du coupe d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby
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