« Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette »
Et bien, ça vaut le
coup de se construire une playing list pour l’Ironman, si c’est pour que
Charles TRENET passe en boucle dans mon esprit embrumé.
Il faut avouer que le rythme
de la première demi-heure de cette sortie dominicale avoisine plus celui d’une balade
bucolique, qu’un travail de tempo sur « Youth gone wild »
de Skid Row. Mais peu importe, le lave-vaisselle est vidé, le petit déjeuner
prêt à être servi pour mes chéries et j’étais sur le vélo dès 8h, après une
petite nuit. La faute à un barbecue avec les voisins, qui ne s’offusquent plus
que je ne boive pas d’alcool et que je les reçoive avec des chaussettes de
contention (véridique !). Surtout, l’essentiel dans tout ça, c’est la
longueur de la sortie prévue.
5h ! 5h de selle à
venir. Quenotte pourra vous confirmer mon appréhension à la vue de cette
(nouvelle) barrière à franchir : pouvoir rouler longtemps. Certes, j’ai
enfilé les virées de 4h avec David et Martin comme des perles. Mais là, j’ai 1h
de plus à faire, seul de surcroît. Alors, je n’utilise qu’une seule fonction
sur le compteur (le chrono, pour caler mes prises de boisson et de solide),
tandis que j’expérimenterai, avec bonheur, les fameuses chaussettes de
contention sur le vélo. J’ai souvent des fourmis, liées à la position aéro et
la pression sur le périnée, aggravée par un patrimoine génétique peu aidant pour
la circulation sanguine ... Mais, comme je l’indiquais dans mon billet
d’octobre 2016 « les varices s’opèrent » et on
peut gagner en confort avec un peu d’équipement et de réflexion. Autrement (et
mieux) écrit par IronBipBip, en en-tête de son blog : « Pour atteindre un objectif, soit on se donne
les moyens, soit on se trouve des excuses. ». Si après cet adage
inspirant, vous n’allez pas sur son blog, c’est à n’y rien comprendre …
Premier arrêt pipi au
bout d’une heure. J’en profite pour dévisser le câble de dérailleur d’un quart
de tour car les vitesses craquaient un peu. Cette facilité surprendrait Ben,
qui m’a vu démonter entièrement des cocottes pour le même symptôme, mais avec
un résultat plus catastrophique...
Bref, les kilomètres et
les paysages défilent bien. J’ai choisi de rejoindre le territoire des petits
hommes verts (MSA Triathlon, dont la page Facebook, animée par Bertrand est toujours amusante) et
d’y faire 2 tours de 60-70 bornes. L’avantage, c’est que cela évite la
monotonie de mes boucles de la Seine habituelles. L’inconvénient, c’est qu’en
voulant éviter une portion de route trop fréquentée, je tricote dans la
campagne une bonne demi-heure : Blainville-Crevon, Saint-Aignan sur Ry, etc.
Mais peu importe ! C’est joli et le rythme est bon. Je ne ferai qu’un
tour, que je rallongerai par des petites boucles, que je maîtrise mieux sur
Barentin et Duclair. Lucidité et confiance, sont deux qualités essentielles
pour venir à bout de l’Ironman et des aléas multiples qui le composent. Une
bonne occasion de les travailler.
Au bout de 3h de
chevauchée, revenu sur des routes plus connues, j’entends un « paf » caractéristique. Pas celui
d’une crevaison : ça fait « pshiiiit »,
si elle est lente, et « boom »,
si elle est soudaine. C’est le « paf »
de l’insecte qui percute ton casque. C’est pas que j’ai autant de moucheron à
la fin du vélo qu’une voiture en sortant de l’autoroute (je ne roule pas aussi
vite ^^), mais celui-ci me pique héroïquement avant de mourir. La douleur de la
piqûre m’invite à m’arrêter à la Ferme des Authieux. C’est sécurisant, car je
pourrai y trouver de l’eau si j’en ai besoin et, au pire, du secours. J’utilise
le mode photo du téléphone (puisque le GPS a été inutile lorsque j’étais dans
la pampa !) pour m’assurer que ce n’est pas trop gonflé. Je peux repartir
tranquille. Encore 2h à faire : « juste
une sortie d’oxygénation ».
Ce mantra fonctionnera
vraiment bien. J’avale les kilomètres avec une facilité déconcertante.
N’hésitant pas à inclure des (petites) montées sur le parcours. Les côtes de
Saint-Pierre de Manneville et de de Saint Martin de Boscherville sont une
formalité. Je passe même la première entièrement sur la plaque. C’est vrai
qu’elle est roulante, mais après 110 km, je ne pensais pas l’aborder aussi bien
…
… Ah bah voilà ! Il
y en a encore qui lisent avec naïveté, tout ce que j’écris. Mais puisque je
vous dis que je n’ai pas regardé une seule fois le kilométrage sur mon
compteur ! Effectivement, ce n’est qu’à la lecture de ce dernier, une fois
arrivé à la maison, que je déduirais cette distance. Au final, j’ai parcouru 137
km en 4h54. Un 28 km/h encourageant compte tenu de la nouveauté de l’exercice
et de la charge de travail prédécente, inversement proportionnelle à ma nuit de sommeil. A
ce propos, je crois bien qu’entre ce samedi soir et le dimanche midi, j’ai
passé plus de temps sur le vélo qu’avec ma femme. La vie de triathlète est une
question de priorité …
Allez, encore une grosse de 6h à J-40 et ce sera bon !!!
RépondreSupprimerQuitte à faire des grosses matinées comme çà, t'aurais pu enchainer un petit 10k CAP derrière...
En tout cas, content que tu prennes du plaisir.
La bise mon Loulou.