dimanche 11 juin 2017

Barrières et chaînes


Il y a des instants privilégiés, dont on ne se lasse pas.

Le temps et le moral sont au beau fixe. Et, surtout, les barrières physiques et mentales se lèvent à mesure que l’entraînement me pousse à dépasser mes limites. En fait, le deuxième phénomène explique en grande partie le premier … si vous me suivez.


Quelle semaine ! 

Plus de 7 bornes de natation, 200 de vélo et près d’un marathon en une semaine de plus de 15h. Jamais, je ne m’étais entraîné à ce point. C’est plus que la distance que je couvrirai le 27 août. En un jour certes. Mais, longtemps, je ne m’imaginais pas capable de réaliser cela.

Il faut dire que la moitié de ce volume a été réalisé à la faveur du Lundi de Pentecôte et de ma Team Vichy. D'abord, 3,2 km à barboter et se repérer dans le plan d’eau de Jumièges. Ensuite, 90 km seul à vélo, après que David nous ait quitté et que nous ayons convenu avec Quenotte de réaliser chacun les 3 autres boucles du parcours à son rythme. Nous avions fait 30 bornes ensemble. J’additionne et paf 120 bornes au compteur, l’air de rien. La suite, c’était 3 tours de 7,5 km en course à pieds. Je suis parti trop vite, suivant le rythme et la conversation enthousiaste de Quenotte et j’ai pris cher sur les 2 tours suivant. C’est le métier qui continue de rentrer.




Parlant d’apprentissage et de barrière, c’est mon estomac qui m’a surpris. J’avais lu des tas de trucs sur sa mise en veille lors des épreuves longues. Ben, entre autres, m’avait indiqué combien la gestion de l’alimentation devenait difficile, passée 6h de courses. Il avait raison. Je n’avais jamais expérimenté.

« Connaître n’est pas savoir ». Et la « barrière » ne se lève pas immédiatement après l’effort. Le Chemin du Halage garde quelques souvenirs de la banane, que j’ai avalée après avoir terminé ce premier véritable « big training day », riche d’enseignements.




Je relançais la machine dès le mercredi. Impossible (logiquement) de mettre de l’intensité dans les séances, mais le volume était là, malgré la fatigue. Une natation vendredi de 3,9 km, rendue plus agréable grâce à Romaric, qui a réussi à faire nager Simone et Jacqueline à côté de ma ligne d’eau. Simone et Jacqueline, vous les connaissez tous. Ce sont celles qui nagent en palme à deux de front et prennent les deux-tiers de la largeur de la ligne d’eau. On a tous des Simone et des Jacqueline ! Et là, c’est cool d’avoir un Romaric en maître-nageur. Bref, j’ai la distance Ironman dans les bras. Les plus précis d’entre vous s’offusqueront et indiqueront que l’Ironman se nage sur 3,8 km. Certes, mais je compte déjà nager au moins 100 m de plus. 100 m pour rejoindre la bouée après avoir volontairement longé la rive, lorsque je serai à contre-courant. En nage en eau vive, il y a les bras pour avancer, les yeux pour se repérer et un cerveau. Samedi, c’était 3h de vélo, qui sont désormais une formalité. « Quelle belle machine, on a ! », lançais-je à Quenotte encore vendredi soir.


Is it gonna get easier than tryin' to break these chains around my heart
Oh oh
Does it ever get easier, without you I can't pull these chains apart
Oh oh


These chains des incontournables TOTO, avec une partie sublime de Jeff à la batterie.


Des chaînes qu’on brise ou les barrières qu’on franchit. Tout cela nous ramène à mon article d’octobre : « Libéré, délivré » .

Mais au-delà du plaisir de vous imaginer en train de rager à l’idée de cette chanson qui ne vous quittera pas de sitôt, c’est surtout ce travail sur la 4ème discipline du triathlon : la gestion de l’énergie, alimentaire et mentale ! A l’image du glycogène qu’on s’évertue à stocker dans les jours précédents l’Ironman, c’est la confiance dont je fais le plein, espérant ne jamais être en rupture de stock …


3 commentaires:

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  3. Cool. Le métier qui rentre. Et si tu poussais encore un peu la machine, tu verrais ce que le body peut encore encaisser...
    Attention, patience et persévérance. Il reste encore deux gros mois... et tu repenseras à moi à la dernière minute, quand toutes les images défileront, quand cette minute si courte devient pourtant éternité. Minute qu'on voudrait retenir, mais qui s'échappe au moment du décompte des 10 secondes finales, qui briseront les chaines (titre de l'article) de la délivrance et le début d'une journée inoubliable... Y a les frissons qui montent là !!!
    Take care

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