Cela faisait longtemps que je pensais écrire là-dessus.
Pas sur le jeu Camelot, mais sur le titre de la carte, qui en est tirée : "Adaptation". Cela étant, je vous le commenterais volontiers. C'est probablement l'un des meilleurs, pour une trentaine de minutes en famille. Certainement, une excellente initiation à la stratégie. J'avais d'ailleurs introduit deux jours de formation à la stratégie d'entreprise, justement, en le proposant à de jeunes créateurs. C'est quand même plus moderne que la lecture de l'Art de la Guerre, de Sun Tsu. Et cela en reprend les principaux enseignements. Observer les adversaires et tirer partie de l'environnement. Trouver une stratégie solide ; en gardant la souplesse nécessaire pour saisir toute opportunité. C'est l'une des richesse de ce type de jeux. "Une ossature solide au service de la créativité et du plaisir de jouer". On aurait pu prêter ces mots à Richard Møller Nielsen, entraîneur de la victorieuse équipe du Danemark en 1992. A cette époque, je regardais le football avec plus d'assiduité que le rugby.
Cela a bien changé. Mais ce qui reste, c'est mon attirance pour les jeux avec la juste dose d'aléas et d'adaptation ; le maximum de fun. Ce qui ne change pas, c'est que lorsque je m'engage dans une partie, je la termine toujours sans jamais rien lâcher ; même si la victoire est mal engagée. Ce qui est donc certain, c'est que j'irai au bout de cette prépa, nonobstant les aléas covidiens. Hier, le XV de France a démontré une détermination aussi redoutable qu'inspirante. Il y a quinze jours, nous revenions de Bretagne ; histoire de me rappeler que le sang de fortes têtes coule dans mes veines. Ne cherchez donc pas la carte "Détermination" : elle est en moi.
Mais revenons au sport et à l'Adaptation. Lors de nos derniers échanges, avec mes copains de tri, nous évoquions la montée en charge progressive du volume et de l'intensité de l'entraînement. Challenger le corps sur certaines séances ; mettre à mal son physio .... pour lui permettre de se renforcer lors des phases de récupération. De notre côté, la théorie est acquise, même s'il faut rester vigilant sur la pratique. L'interprétation des sensations est déterminante : " Est-ce que je fais la séance avec cette grosse pré-fatigue pour stimuler mon processus d'adaptation ; ou faut-il que je lève le pieds ?". Une mauvaise réponse induira une baisse de progression. Soit parcequ'on n'a pas suffisamment sollicité le corps pour l'inciter à fournir la réponse souhaitée : l'adaptation.Soit parcequ'on se blesse. Croyez-moi ; ce n'est pas facile. Même Running Addict, dont on applaudit aussi aisément les performances que la pédagogie, connaît un coup de moins bien. Pourtant, il y a quelques semaines, il nous vantait les mérites d'un outil de calcul de charges d'entraînement. Les données sur la variabilité de la fréquence cardiaque, notamment au repos, sont scientifiquement avérées ; certes. Mais rien ne vaut l'écoute de soi, avec une sacrée dose d'expérience. Et s'il y en a un qui n'en manque pas, c'est BipBip.
Mais si j'ai souhaité écrire sur l'adaptation, ce n'était pas pour vous évoquer un jeu de carte, le XV de France, les bases de la physiologie de l'entraînement ou évoquer Running Addict et CoachBipBip. Même si j'ai toujours plaisir à le faire, bien entendu.
Je voulais vous partager quelques réflexions sur un type d'adaptation, bien moins investigué que les précédents sujets, et pourtant déterminant : l'adaptation mentale !
En échangeant des nouvelles avec les copains de lycée, j'ai intuitivement relu le premier billet, dans lequel je parle d'eux. 30 octobre 2016 : "Il y a donc des moments où je me demande ce qui m’a amené à faire des sports d’endurance et ce que je peux en attendre, puisque Dame Nature ne m’y invitait pas". Naturellement, la suite de l'article est plus optimiste. Naturellement, vous avez tous lu mon récit sur l'Ironman de Copenhague et vous connaissez la suite : " j'ai fait quelque chose de grand, à mon niveau ;(...) je peux croire en mes capacités pour le triathlon." (2 septembre 2019)
Du garçon rondouillard, peu confiant en lui ; au papa qui vise Sub11 ! Il n'y a donc pas que le corps qui a changé ! Encore ce matin sur le vélo, je n'hésite plus à me parer du rouge de l'Übermensh ; alors que lui préférais le bleu de la modestie. Je prends plaisir à mettre mon casque aéro, même pour une sortie tranquille avec JC. Non, ce n'est pas "too much". Oui, ça protège mieux la tête du froid !
Longtemps, j'associais l'ambition à une sorte de pêché ; alors que c'est une source de motivation et d'accomplissement extraordinaire. Ce n'est pas l'ambition qui doit être mise en cause, mais les moyens d'y parvenir, parfois très douteux éthiquement. Hier, en courant sur le long de la Seine, j'avais un top assez prêt du corps, comme ceux que portent les crossfiteurs. C'était la tenue la plus adaptée à la météo. Et, ma foi, si certains regards féminins ont été plus appuyés et ont flatté mon égo : tant mieux !
Au-delà de la motivation et de l'ambition, c'est au quotidien, que je mesure aussi cette adaptation. Le seul mot qui me vient lorsque j'échange des nouvelles, c'est la sérénité. Je suis confiant dans ce que je fais. Je peux annuler un entraînement sans culpabiliser ; ou, ajouter de l'intensité lorsque j'en ressens le besoin ou l'envie. J'observe mes statistiques pour ce qu'elles sont : un indicateur confirmant mes sensations ou le respect des objectifs de l'entraînement. Etant précisé que courir lentement peut en être un, surtout si la séance qui suivra sera "clée". Strava me sert à ça et prendre des nouvelles de copains. Je me détourne de son aspect "concours de kekette". Je n'y joue plus depuis la primaire : je gagnais tout le temps ....
Ainsi en est-il du lien entre le corps et l'esprit : les deux s'adaptent et grandissent ensemble.
Ainsi ai-je autant besoin du réconfort, que des encouragements, de mes chéries.
C'est pour cela que j'aime tant cette discipline et le plaisir de vous la partager sur ce blog.
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