J'ai d'abord mis cela sur le compte du contre-coup du Gelreman, puis de la digestion de sa désillusion. Loin du Sub11 visé, ce chrono effaçait celui de Copenhague et la confiance accumulée. Ensuite, sur le COVID et la fatigue engendrée. Le "mal" était là - mais, en était-ce un ? - : je ne ressens plus l'enthousiasme jouvenceau des premières prépas.
L'impatience béate a laissé place au tempo laconique de l'application illustrée ci-dessus. Les semaines et les séances s'égrainent impassibles. Ma courbe de progression ressemble plus à une asymptote qu'à une fonction exponentielle. Les lois de la biomécanique et de la gravité sont intraitables : nous sommes condamnées à ralentir. On s'entraîne "juste" pour en atténuer les effets.
J'ai supprimé des classiques de ma liste d'Ironsongs. Nonobstant leurs qualités musicales indéniables, ces morceaux de Toto ou de Bon Jovi ne provoquent plus le coup de booster escompté. Cet ancrage puissant de ma PNL (Programmation Neuro Linguistique) indispensable pour relancer la machine, quand il le faudra.
C'est ainsi qu'une certaine naïveté a disparu. Je "savais" l'Ironman® difficile. J'ai "connu" le mur par trois fois.
Le "flow" : ce sentiment d'euphorie quand l'adversité est au plus fort. Ce "flow", que l'on recherche plus ou moins consciemment. Le "flow" nécessite de passer par la souffrance. Celle-là même qui est inhérente à la discipline. Alors oui. J'aurai mal avant de goûter à cela. Je grimacerai avant de sourire aux anges. Il faut m'y préparer résolument.
La béatitude laisse donc place à la lucidité. La plénitude sera au bout, c'est certain.
Car si le Sisyphe, que je suis, continue de pousser son rocher. Si les sources initiales de satisfaction, ou de "bonheur dans l'accomplissement de sa tâche", s'effacent. Elles sont remplacées par d'autres.
Sur l'alimentation : changement de régime ! Fini le "sleep low" et la préparation à courir avec les réserves épuisées. L'objectif n'est plus de savoir le faire, mais de repousser l'échéance .... en mangeant. Mon dernier training day m'a permis de tester positivement les 60g par heure à l'aide de gels : il faut se préparer à ce qui parait si indigeste au bout de l'effort.
Dans la tête, les sensations enivrantes ont remplacé la psychothérapie revendiquée. De plus en plus de glisse, en natation. Parfois même, la culbute ; juste pour le sentiment d'appartenir au groupe des nageurs. A vélo, je prends les bosses autant pour me préparer à celles qui jalonneront le parcours, que pour le plaisir de grimper et de descendre. Qui l'eut cru ! Si je reste prudent, je suis surtout décomplexé. Le run reste mon mode d'évasion favori, lorsque j'emprunte les sentiers du Golf du Morbihan, en vacances, ou ceux de la forêt Roumare, seul ou accompagné de Caro et Xav' le dimanche. Le pied.
Ce plaisir dans la camaraderie, lui ; n'est pas prêt de disparaitre !
Au-delà de la musique, je découvre la force des mots d'ancrage. "Focus" avait vraiment bien fonctionné pour les transitions. Un trio le complétera pour d'autres circonstances ....
Et pour les Ironsongs, donc ? J'en ai de nouvelles, dont cette BO motivante, que Fred reconnaîtra bien vite.
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