L'incantation ; c'était s'obstiner dans la recherche d'un Sub 11 sur Ironman. La courbe de progression est (donc) asymptotique : au début, tu t'améliores fortement. C'est un sacré kiff, comme on l'observe dans les performances et les yeux de Seb. Ensuite, pour vous éviter les formules laborieuses de mon bac de math (A1 : on en mangeait autant que de la philo avec Monsieur UZAN !) : disons, que ta courbe va irrémédiablement se tasser. J'avais gagné 1h15 entre Vichy et Maastricht ; grapiller 45 minutes n'était pas aussi évident qu'une droite linéaire utopique. Coach BipBip m'avait pourtant prévenu ....
L'incantation ; c'est se laisser guider par d'autres que son "moi" profond.
L'incantation ; c'est ce qui t'amène à confondre ton "moi" et son émanation.
Pour ceux que je n'ai pas perdu, cela veut simplement dire que l'Ironman n'est qu'une expression de ce que je suis et ce que j'aime : l'ultra-endurance. Aller réaliser des choses que ces quaterbacks du lycée n'oseraient jamais. Défier mes limites physiques et mentales ; quitte à heurter le mur.
Le point de rupture n'est pas une fatalité. C'est un jeu. Et c'est celui que j'aime pratiquer.
Alors, j'ai décidé de tenter l'aventure gravel un temps.
Alors, j'ai renoncé à la facilité de l'incantation.
Alors, j'ai compris que j'étais en mesure de saisir ce que nécessitait ce nouveau défi. D'en définir par déduction, une planification cohérente.
C'est un jeu. Et c'est celui que j'aime pratiquer.
Au-delà des influenceurs Youtube, j'écoute surtout l'expérience du mien - Quenotte - et celle de mes premiers tours de roues avec lui : il va falloir travailler la technique et l'explosivité ! Cela s'avérera fun et efficace.
Fun : car, malgré quelques chutes sans gravité, s'approprier un nouveau terrain de jeu fait de graviers, de caillasse, de boue, d'ornières et de racines a l'attrait de la nouveauté.
Efficace : car mes entraînements changent totalement de ceux auxquels je m'astreignais jusqu'alors. C'est pourtant connu des sportifs, mais si rarement pratiqué : pour progresser, il faut surprendre ton corps. Cela faisait 10 ans que mes semaines de training se ressemblaient. Au-delà de la lassitude, la stagnation : l'un expliquant probablement aussi l'autre ; et réciproquement.
Force, punch, explosivité : 3 mots et titres de programmes, dont je me suis inspiré pour ce double objectif : progresser et me faire plaisir. Les premières séances étaient aussi redoutées que laborieuses, pour mon corps diésélisé. Mais quel pied en les faisant et en réalisant, que je passe désormais bien mieux les "coups de cul" qui jalonnent mes parcours. Incroyable également, comme je m'en étonnais auprès de Quenotte : je vise des KOM sur des portions d'une minute !
Je vous passe la lecture de ma planification. "Ca a l'air super bien, mais j'y comprends rien" selon Christophe. Retenez :
- Des blocs à la carte : adaptés aux contraintes pro et aux joies familiales (typiquement, la semaine de récup' est placée durant les vacances)
- Une thématique par bloc
- 2 séances d'intensité max par semaine
- Des intervalles courts : le maximum sera le traditionnel "8 X 6 minutes avec 3 de récup à J-10" de l'évangile selon Saint Guy H. L'objectif : plus taper dedans (à fatigue moindre ou équivalente) et changer pour progresser
- Réduction progressive des autres disciplines pour être full vélo sur le dernier mois.
- Du renforcement musculaire : 3 séances en début de prépa ; 2 au cœur ; 1 de mobilité durant le dernier mois
- Une séance "très longue" toutes les 4, puis 2-3 semaines. Le kilométrage pouvant être réalisé sur une seule journée ou tout le week-end : l'objectif étant de réaliser régulièrement la moitié de la distance de la course (160 kilomètres) sans arriver au bout de sa vie.
Pardonnez ces précisions. Elle sont égocentrées et m'aident surtout à comprendre ce que j'ai fait. Car j'ai bien envie de poursuivre dans cette voie d'auto-planification. Qu'il me faut - par conséquent - comprendre le sens de ce que j'ai fait pour l'améliorer la prochaine fois. L'enjeu est simple et vous l'avez compris : la motivation par la progression.
Dimanche, pour me changer de mes explorations en gravel, j'ai retrouvé avec une certaine excitation, mon vélo chrono. J'en livrais mes conclusions sur le fil What'sApp, que nous partageons avec mes confrères "graveleux" :
En chemin, je profitais d'une
exposition à Saint-Martin de Boscherville. Les échanges avec une bénévole confirmèrent ce lien, que je vous livrais entre l'art et notre sport à
l'issue du Gelreman. Elle m'invita à notamment à découvrir cette sculpture qui illustre le billet et est proche du thème abordé. Fascinant : elle est réalisée en ...
carton !
Maintenant : place à l'action, au Tour de Seine-Maritime samedi. 240 kilomètres de gravel pour me (re)donner quelques frissons. Et vérifier, qu'après la désillusion liée à ces incantations, j'incarnerai (à nouveau) ma progression.
IronLoulou
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